Le musée Gustave-Moreau est un musée national situé au 14, rue Catherine de La Rochefoucauld, à Paris 9e, consacré aux oeuvres du peintre symboliste Gustave Moreau. Le musée conserve un total d’environ 14 000 œuvres. L’essentiel de sa collection d’atelier y est exposé, près de 850 de ses peintures ou cartons, 350 de ses aquarelles, plus de 13 000 dessins et calques, 15 sculptures en cire.
Le musée était à l’origine la demeure de Moreau, transformée par sa décision de 1895 en atelier et musée de son œuvre avec son appartement subsistant au premier étage, légué par l’artiste à l’État français en 1897 pour que son œuvre y soit conservée et présentée. Aujourd’hui, le musée contient les dessins, peintures, aquarelles et sculptures de Moreau.
Le bâtiment a trois étages. Sur les six petites salles du rez-de-chaussée donnant sur un jardin, quatre salles sont remplies de dessins et d’esquisses, dont une est consacrée aux maîtres d’Italie. L’appartement du premier étage rappelle par ses pièces (une salle à manger, une chambre, un boudoir et un couloir, ainsi qu’un bureau-bibliothèque) qu’il fut la demeure de la famille Moreau. Le deuxième étage dispose d’une grande salle-atelier et au troisième étage deux petites salles qui exposent des formats plus grands.
Parmi les œuvres exposées figurent son Jupiter et Sémélé (1895), les Chimères (1884), le Retour des Argonautes (1891-1897). Il y a aussi quelques oeuvres d’autres artistes : un Portrait de Gustave Moreau par Edgar Degas, un autre par Gustave Ricard, un Portrait de Pauline Moreau par Jules-Elie Delaunay, une Nature morte du peintre flamand Jan Fit.
Après restauration, l’appartement du peintre a été ouvert au public en 1991, et sa salle de réception, restaurée en 2003, se visite également. Le musée a été rénové et rouvert en 2015 après une année de travaux qui ont notamment vu le retour du rez-de-chaussée dans son état d’origine, la création de réserves et d’un cabinet d’art graphique. En 2017, le musée fait partie d’un établissement public national à caractère administratif placé, dédié aux musées nationaux Jean-Jacques Henner et Gustave Moreau.
Biographie
Gustave Moreau était un artiste français et une figure importante du mouvement symboliste. Il était un précurseur influent du symbolisme dans les arts visuels dans les années 1860, et à l’apogée du mouvement symboliste dans les années 1890, il était parmi les peintres les plus importants. Il était un artiste prolifique qui a produit plus de 15 000 peintures, aquarelles et dessins. Moreau peint des allégories et des sujets bibliques et mythologiques traditionnels prisés par les académies des beaux-arts.
Gustave Moreau est l’un des principaux représentants en peinture du mouvement symboliste, empreint de mysticisme. Son style se caractérise par son goût du détail ornemental, empreint de motifs antiques et exotiques. Académique, romantique, italianisant : Gustave Moreau ne pouvait être qu’un éclectique, comme tant de ses confrères à succès, empruntant les uns aux autres les éléments constitutifs d’un style impersonnel. Par le choix même de ses sujets, Moreau veut s’abstraire des données de la réalité, de l’expérience. D’esprit profondément religieux, sans être pratiquant, il considère que la peinture, miroir des beautés physiques, reflète aussi les grands élans de l’âme, de l’esprit, du cœur et de l’imagination et répond à ces besoins divins de l’être humain de tous les temps.
Gustave Moreau a donné une nouvelle fraîcheur à de vieux sujets mornes par un talent à la fois subtil et ample : il a pris des mythes usés par les répétitions des siècles et les a exprimés dans un langage persuasif et élevé, mystérieux et nouveau. Les personnages féminins de la Bible et de la mythologie qu’il a si souvent représentés en sont venus à être considérés par beaucoup comme l’archétype de la femme symboliste. Son art (et le symbolisme en général) est tombé en disgrâce et a reçu peu d’attention au début du XXe siècle mais, à partir des années 1960 et 1970, il est devenu l’un des peintres symbolistes les plus importants.
Moreau a commencé sa carrière en dessinant de l’art classique, mais en incorporant des images exotiques, il a développé une forme d’art mystérieuse et unique. L’éducation de Gustave Moreau en dessin classique ne l’a pas empêché d’expérimenter différents styles d’art. En voyageant dans d’autres pays comme l’Italie ou la Hollande et en lisant des publications, Moreau a pu développer sa forme d’art unique. Toutes ces influences ont conduit Moreau à dessiner non seulement des humains, mais des animaux et des monuments architecturaux.
Gustave Moreau emprunte beaucoup aux maîtres de la Renaissance, introduit des ornements décoratifs jusqu’à saturer la toile et incorpore également des motifs exotiques et orientaux dans ses compositions picturales qu’il retravaille ensuite et parfois agrandit. Lorsqu’il peint pour lui-même et non pour les Salons, Moreau peut avoir un style très différent, qui contraste avec ses peintures de Salon plus soignées. En 1870, son tableau Naissance de Vénus annonce ses esquisses dont certaines réalisées à partir de 1875 se rapprochent de ce que sera la peinture abstraite
Bien que Moreau refuse tout discours théorique comme nous l’avons vu plus haut à propos de la sculpture, il avait pour lui deux principes directeurs de son art : la belle inertie et la nécessaire richesse. Ces principes ont été définis par Moreau lui-même et nous sont connus par Ary Renan. La belle inertie est la représentation du moment décisif du point de vue moral plutôt que du moment pathétique du point de vue scénique. C’est donc la pensée plutôt que l’action qu’il peint.
D’un point de vue stylistique, le dessin de Moreau est néo-classique. Elle se caractérise par la recherche de la belle arabesque soumise à des canons précis, que l’on retrouve chez les artistes de la première moitié du XIXe siècle passés par l’École des beaux-arts. De ses années de formation, il gardera une méthode de dessin proche de celle de David, Ingres ou Chassériau qui l’initia à la technique des portraits dessinés. Moreau s’inspire également de la nature, d’où les nombreuses études d’animaux, réalisées sur le vif, ou croquis d’après nature.
Il utilise le crayon graphite – ou mine de plomb – le crayon noir, le fusain et, surtout avant 1860, la sanguine. Il pratique également le dessin à la plume et à l’encre. Il est enfin adepte du papier calque, ce qui lui permet de reporter ses dessins sur le carton définitif aux dimensions du tableau final.
Avec l’aquarelle, l’artiste traduit ses variations, ses confidences d’artiste, son audace intime qu’il n’a pas osé révéler au public. Moreau avait parfois conscience qu’il obtenait dans cette technique pourtant réputée mineure des résultats vainement recherchés dans des tableaux plus élaborés : « Il est curieux que cette petite aquarelle d’aujourd’hui m’ait montré d’une manière admirable que je ne fais pas que quand je travaille sur des choses folles ». Si la majorité des peintures nécessitent une explication plus ou moins savante pour en comprendre le sens, les aquarelles offrent surtout leur beauté colorée au regard qui les contemple.
L’importance de l’œuvre graphique conservée au musée Gustave Moreau témoigne de la passion de Gustave Moreau pour le dessin et du rôle essentiel qu’il joue dans l’élaboration d’un tableau : de l’ébauche aux ajustements finaux en passant par les calques et les quadrillages.
Le musée
C’est dans l’hôtel particulier du 34, rue de La Rochefoucauld, que le maître de Gustave Moreau, François-Édouard Picot, avait installé son atelier, au cœur de la Nouvelle Athènes, là où tous les écrivains et artistes voulaient résider, au fond de le flanc sud de la butte Montmartre. C’est dans ce quartier artistique que les parents de Gustave achètent au nom de leur fils, en 1852, une maison-atelier au 14, rue de La Rochefoucauld, où s’installe toute la famille Moreau.
En avril 1895, Moreau demande à l’architecte Albert Lafon de transformer la maison familiale en musée. Les appartements du premier étage sont agencés comme un petit musée sentimental où sont accrochés des portraits de famille et des œuvres données par ses amis Théodore Chassériau, Eugène Fromentin et Edgar Degas. Les deuxième et troisième étages deviennent de grands ateliers vitrés au nord, conçus pour offrir le plus d’espace possible. Un majestueux escalier à vis les relie. Plusieurs centaines de peintures et aquarelles ainsi que des milliers de dessins peuvent alors être exposés.
Dans son testament du 10 septembre 1897, Gustave Moreau confie à son vieil ami Henri Rupp la réalisation de son projet. Il décède le 18 avril 1898. Henri Rupp s’emploie alors, après l’achèvement de l’interminable inventaire après décès, à accrocher les oeuvres selon la volonté de l’artiste. Le legs est accepté par l’Etat en 1902. Le musée Gustave Moreau ouvre ses portes en 1903. Sa muséographie est restée inchangée depuis.
Mise en page
La juxtaposition d’œuvres de différentes périodes de la carrière de Moreau est caractéristique du rez-de-chaussée du musée. Il fut aménagé par Henri Rupp, selon les directives de Gustave Moreau qui avait peut-être lui-même commencé ces travaux avant que la mort ne le surprenne le 18 avril 1898. Six salles (salles A à F) abritent plus de 400 tableaux, des centaines de dessins et une collection unique d’aquarelles du maître.
En effet, dans ce qui était autrefois une salle à manger avec cheminée (salle C), deux placards abritent 677 dessins, pour la plupart des copies réalisées en Italie d’après les Maîtres. Mais le plus éblouissant reste la présentation d’aquarelles grand format serties, comme des bijoux, de cadres dorés comme ceux des tableaux Narcisse (Cat. 575) ou Ulysse et les Sirènes (Cat. 584).
Dans les salles suivantes (salles D à F), des œuvres de Moreau de toutes les époques ont été réunies, allant des tableaux d’inspiration shakespearienne comme Lady Macbeth (Cat. 634) aux œuvres les plus novatrices comme une petite Bethsabée (Cat. 725). Des armoires secrètes disposées dans l’épaisseur des murs contenant des cadres pivotants contiennent, parfois à plus de 2 mètres de haut, des dessins et des peintures.
Premier étage
Gustave Moreau envisageait de conserver les pièces du premier étage où il avait vécu heureusement avec ses parents comme un « petit musée ». Il s’agit d’un véritable aménagement symboliquement orchestré par l’artiste autour de ses souvenirs et de ceux de ses proches, plutôt que de l’appartement qu’occupaient les parents de Gustave Moreau. L’aménagement est fait pour l’éternité et non pour le quotidien.
Le mobilier et les souvenirs sont alors disposés dans les pièces restantes, la salle à manger, le salon qui devient une chambre, même si Moreau habite plutôt son atelier, et l’ancienne chambre de Gustave Moreau devient un boudoir consacré aux souvenirs d’Alexandrine Dureux, la ami, mort trop tôt, dont il avait acheté les meubles.
Suivez le couloir, entrez dans l’appartement de Gustave Moreau par un couloir orné de photographies, gravures, dessins et aquarelles. Ces œuvres concernent, pour la plupart, des artistes amis ou admirés : Théodore Chassériau, Eugène Fromentin, Narcisse Berchère ou Edward Coley Burne-Jones…
Dans la chambre, l’ancien salon de Pauline Moreau, la mère du peintre, réunit des souvenirs de famille. Moreau n’hésite pas à entasser les meubles qui lui sont chers, juxtaposant les bureaux qui se trouvaient dans la chambre de sa mère et dans la sienne. Regroupés sur les murs, des portraits de famille peints, dessinés ou photographiés. Un portrait de Gustave Moreau par Edgar Degas, un portrait de Pauline Moreau par Elie Delaunay, ainsi qu’un Portrait de Moreau par Gustave Ricard (1864). Une vitrine en chêne où il rangea lui-même, dans les derniers jours de sa vie, de précieux souvenirs, des miniatures, des photographies en un véritable arbre généalogique de la famille et des proches : sa sœur Camille, avec le portrait dessiné qu’encore enfant il lui fit, mais aussi les fidèles Henri Rupp ainsi qu’Alexandrine Dureux.
La salle à manger, aux boiseries vert d’eau assorties aux chaises de style Louis XVI d’Alexandre Fourdinois achetées en 1852, est ornée de reproductions photographiques d’oeuvres de Gustave Moreau, vendues bien avant, ainsi que de gravures d’autres artistes.
Les céramiques de la crédence sont particulièrement somptueuses : autour d’une belle fontaine de Moustiers, un plat rond d’Urbino du XVIe siècle (ou de Faenza, s’il faut en croire l’artiste) et des plats et tasses de Bernard Palissy et ses disciples. Cette collection, très caractéristique de la fin de la Restauration ou du Second Empire, avait sans doute déjà été constituée par son père, Louis Moreau, mais les sujets des plats historiés, comme la somptuosité des émaux bleus et verts, ne sont pas sans rapport. aux couleurs de Moreau.
Le boudoir réalisé par Alexandre Fourdinois, appartenait à Alexandrine Dureux (née à Guise le 8 novembre 1835, morte à Paris le 28 mars 1890). C’est de sa collection que proviennent également les nombreuses œuvres de Gustave Moreau accrochées aux murs, comme Cavalier Renaissance et Le Bon Samaritain ou encore Pasiphaé. Cet aménagement est aussi l’œuvre de Gustave Moreau qui y consacra ses dernières forces. Tout a été conservé ou restauré à l’identique.
Le cabinet de curiosités est un cabinet de curiosités moderne, cette salle rassemble des livres rares et des objets précieux ou insolites hérités ou soigneusement collectionnés par Moreau tout au long de sa vie. Une vitrine aux portes de laiton abrite une remarquable collection d’antiquités ayant appartenu à Louis Moreau, le père de l’artiste. Parmi les céramiques, datant principalement des Ve et VIe siècles av. J.-C. et provenant en grande partie d’Italie, se détachent deux magnifiques cratères aux dimensions imposantes trouvés dans la tombe d’une princesse des Pouilles. A ces objets anciens s’ajoutent de petites répliques en plâtre ou en bronze d’après des sculptures célèbres et des reproductions d’intailles que le peintre utilisait souvent pour ses compositions.
Dans les bibliothèques sont conservées les éditions des XVIe et XVIIe siècles des plus célèbres traités d’architecture (Vitruve, Serlio, Philibert Delorme, Vignole etc.) acquis autrefois par le père de Moreau, qui était architecte. A noter également les grands volumes in-folio illustrés et une belle édition de 1836 de l’oeuvre de Flaxman, qui fut une importante source d’inspiration pour l’artiste.
Gustave Moreau a voulu réunir dans cette salle pensée comme lieu de mémoire, les plus belles études d’après les maîtres anciens, réalisées au Louvre et lors de son voyage en Italie (1857-1859). Dans ce cas, il est possible d’admirer la célèbre copie d’après le Putto de Raphaël (Inv. 13610), réalisée à l’Académie Saint-Luc de Rome, une magnifique réplique, exécutée à Florence, de l’Ange peint par Léonard de Vinci dans Le Baptême du Christ de Verrocchio (Inv. 13611), et quelques épisodes, copiés à Venise, de L’Histoire de sainte Ursule de Carpaccio (Inv. 13612, 13623, 13633). Des études à l’huile et à l’aquarelle d’après des peintures pompéiennes conservées à Naples montrent l’intérêt du peintre pour l’Antiquité, tandis que des vues de Rome et de ses environs révèlent, de manière inattendue,
Deuxième étage
Au deuxième étage, commence l’atelier spécialement conçu par l’architecte Albert Lafon à la demande de Gustave Moreau en 1895 afin d’y accrocher de grandes toiles.
Tyrtée chantant pendant le combat et Les Pretendants, commencés très tôt, sont agrandis fin 1882, à une époque où le peintre songe à organiser une grande exposition – posthume ? – de son travail. Quant au Retour des Argonautes, dont la composition était prévue avant 1885, il fut peint vers 1891, puis agrandi après la construction des grands ateliers et repris en 1897. Pour ce grand tableau, de nombreux dessins et une maquette en cire du bateau chargé avec « toutes les chimères de la jeunesse ». « Et pourtant tout est rythmé dans ce groupe de jeunesse symbolique et allégorique, car rien ne doit venir détruire ou atténuer cette impression de bonheur qui ne peut être véhiculée que par un jeu de lignes adoucies, sinueuses et d’une harmonie instable et harmonieuse. Frappante » . Avec Les Filles de Thespius,
A côté de tableaux qui sont le fruit d’un travail sans cesse repris, il en est d’autres exécutés rapidement et non repris, comme Les Chimères, qu’il aurait terminé en quatre mois (il l’a laissé en grande partie à l’état de dessin sur toile) ou Moïse sauvé de les eaux, en rouges et noirs flamboyants, peintes vers 1893.
Troisième étage
La première salle du grand atelier du troisième étage est dominée par Jupiter et Sémélé, réalisée en 1895 pour Léopold Goldschmidt et offerte par lui au musée en 1903. Œuvre fascinante, également agrandie, avec ses couleurs éclatantes, bleu, rouge ou vert d’émail qui font penser aux céramiques de Bernard Palissy des parents de Gustave Moreau, elle résume les multiples influences de l’artiste. On peut rapprocher ce chef-d’œuvre de l’esquisse datée de 1889 ou de la seconde version, probablement réalisée vers 1894-95 pour le futur musée, plus simple et plus monumentale. A partir de multiples sources, Gustave Moreau personnalise le mythe de Jupiter superbe, radieux et imberbe comme Apollon.
Dans la seconde salle se trouvent : L’Enlèvement d’Europe et Prométhée, mais aussi les énigmatiques Licornes peintes vers 1888. Deux compositions sur le thème de Salomé figurent parmi les œuvres les plus célèbres du musée, dansant Salomé dite « tatouée » car graphisme décoratif comme imprimé sur le corps du danseur biblique et L’Apparition, image saisissante de la persistance de la pensée au-delà de la mort physique. Le poète, le héros civilisateur est présent de mille manières dans la peinture de Gustave Moreau. La figure centrale du polyptyque de La Vie de l’Humanité daté de 1886, est Orphée charmant les animaux, entre les cycles bibliques d’Adam et de Caïn, sous une lunette représentant un Christ ensanglanté. Quant à Orphée sur la tombe d’Eurydice, il a clairement une résonance autobiographique, puisqu’il a été peint vers 1891, après la mort en 1890 de son amie Alexandrine Dureux. La nature est à l’unisson du deuil, le soleil se couche à l’horizon, les arbres sont d’un rouge automnal, celui sur lequel s’appuie Orphée est brisé.
Amis du Musée Gustave-Moreau
L’association Les Amis du musée Gustave-Moreau, fondée en 1990 à l’initiative d’Antoinette Seillière, a pour but de conserver, restaurer et mettre en valeur les collections du musée et de promouvoir l’œuvre du musée.