Le Musée de la vie romantique est situé dans le quartier de la Nouvelle Athènes du 9e arrondissement de Paris. Il est situé au 16, rue Chaptal, dans l’hôtel Scheffer – Renan, ancienne résidence du peintre d’origine néerlandaise Ary Scheffer et haut lieu d’inspiration romantique durant la première partie du XIXe siècle. Au rez-de-chaussée du pavillon construit en 1830, le musée expose les souvenirs du romancier George Sand, venu rendre visite au peintre en voisin. Les salons y restituent son art de vivre avec des peintures, dessins, sculptures, meubles, bijoux et objets de vitrine provenant de sa maison de Nohant en Berry.
Le musée expose au premier étage de nombreux souvenirs de la figure littéraire romantique George Sand, y compris des portraits de famille, des biens de la maison, des bijoux et des souvenirs, y compris des moulages en plâtre par Clésinger du bras droit sensuel de l’écrivain et de la main gauche délicate de Chopin, ainsi qu’un certain nombre de ses propres aquarelles uniques et rares appelées « dendrites ». Au deuxième étage, on peut admirer de nombreuses toiles, sculptures et objets d’art romantiques. Les chambres à l’étage évoquent le souvenir d’Ary Scheffer comme de ses contemporains et du philosophe Ernest Renan.
Au XIXe siècle, la fièvre de la construction s’empare de Paris, en pleine explosion démographique. Sur les premiers contreforts de la butte Montmartre, vergers et cultures maraîchères n’ont pas résisté longtemps à l’appétit des spéculateurs. A partir de 1820, elles laissent place à des lotissements où des architectes de renom créent de belles demeures, des immeubles à appartements, des ateliers d’artistes.
Construite par l’entrepreneur Wormser, cette maison caractéristique de l’époque Restauration possède deux étages d’habitation surélevés sous un toit à l’italienne. Dans le jardin courent bientôt des treillis et des glycines. Face à la maison, Ary Scheffer fait construire deux ateliers sous verrière, orientés au nord, de part et d’autre de la cour pavée : l’un à usage de séjour, l’autre d’atelier.
La propriété est restée en mains privées et est passée par descendance jusqu’en 1982 où elle est devenue un musée, sous le nom de « Musée Renan-Scheffer ». C’est l’un des trois musées littéraires de la Ville de Paris, avec la Maison de Balzac et la Maison de Victor Hugo.
Le musée expose au premier étage de nombreux souvenirs de la figure littéraire romantique George Sand, y compris des portraits de famille, des biens de la maison, des bijoux et des souvenirs, y compris des moulages en plâtre par Clésinger du bras droit sensuel de l’écrivain et de la main gauche délicate de Chopin, ainsi qu’un certain nombre de ses propres aquarelles uniques et rares appelées « dendrites ».
Histoire
Arrivé à Paris en 1811, Ary Scheffer (1795-1858), peintre d’origine hollandaise, s’installe en juillet 1830 dans le quartier huppé de la « Nouvelle Athènes » au n° 7 rue Chaptal (actuel n° 16). En prenant ses quartiers dans cette « nouvelle république des arts et des lettres », Ary Scheffer, professeur de dessin des enfants du duc d’Orléans depuis 1822, digne représentant de l’école romantique, affirme sa réussite. Sa résidence connut une intense activité artistique, politique et littéraire pendant trente ans.
Dans l’atelier-salon, Scheffer, portraitiste de renom sous la Monarchie de Juillet, reçoit le Tout-Paris artistique et intellectuel. Delacroix vient en voisin, comme Chopin qui joue volontiers sur le piano Pleyel. On y retrouve Liszt et Marie d’Agoult, mais aussi Rossini, Tourgueniev, Dickens ou Pauline Viardot.
L’atelier, qui lui correspond devant un délicieux pêle-mêle de seringats et de rosiers, a été utilisé par Ary Scheffer et son jeune frère Henry, également peintre. Théodore Rousseau achève la Descente de la Cowsrue Chaptal : ce tableau ayant été refusé au Salon de 1835, Ary Scheffer le montre en même temps que des tableaux de ses amis Paul Huet et Jules Dupré, instituant ainsi une exposition des refusés. Elle abritait également dans cet atelier une partie des collections de la famille du roi Louis-Philippe lors de son départ de France pour l’exil en 1848.
Agrémentée d’un jardin puis d’une serre, cette propriété qu’Ary Scheffer loua pendant près de trente ans, fut achetée à sa mort en 1858 par sa fille unique Cornélia Scheffer-Marjolin qui conserva dès lors le cadre où travaillait son père. Elle organise un an plus tard une rétrospective de l’œuvre du maître, 26 boulevard des Italiens à Paris. Avec son mari, le docteur René Marjolin, elle reçoit rue Chaptal des personnalités comme Henri Martin, Ivan Tourgueniev ou Charles Gounod. Les ateliers, transformés de leur propre initiative en hôpital d’urgence sous la Commune en 1870-1871, servent alors de salles d’exposition pour les principales œuvres de Scheffer.
En 1899, Cornélia Scheffer-Marjolin décède, léguant les peintures de son père à sa ville natale, Dordrecht aux Pays-Bas. La propriété de la rue Chaptal revient à Noémi Renan-Psichari (petite-nièce de Scheffer), qui installe alors un grand salon et une bibliothèque consacrés aux œuvres de son père Ernest Renan dans le premier atelier tandis qu’elle loue le second à des artistes.
C’est dans cet atelier-salon que Noémi Renan-Psichari, puis sa fille Corrie Psichari-Siohan ont continué au XXe siècle à accueillir le monde des arts et des lettres. Anatole France ou Puvis de Chavannes à la Belle Époque, Maurice Denis dans les années 1920 ou plus récemment André Malraux ont emprunté la même ruelle ombragée que Chopin, Delacroix et Pauline Viardot pour venir à l’atelier de la rue Chaptal.
En 1956, la maison est vendue à l’Etat pour une somme symbolique, afin qu’une institution culturelle puisse s’y implanter. Après avoir accueilli un centre universitaire d’enseignement et de recherche consacré à l’étude des sons et des couleurs sous la direction de leur cousin Olivier Revault d’Allonnes, le couple Siohan entreprit en 1980 de créer dans l’ancienne demeure du peintre « une institution culturelle à muséographie dominante ». En 1982, l’Etat confie la gestion du bâtiment à la ville de Paris, qui ouvre alors une annexe au musée Carnavalet sous le nom de « Musée Renan-Scheffer ». Peu de temps après, un nouveau programme muséographique est mis en place, mettant en valeur dans les bâtiments rénovés sous la direction de Jacques Garcia, de nombreux souvenirs de George Sand.
En 1987, le musée prend le nom de « musée de la vie romantique ». Après la mort de Corrie Siohan, un premier musée, appelé « Renan-Scheffer », est ouvert en 1983, dépendant de la Ville de Paris sous la tutelle du musée Carnavalet. Bientôt dirigé par Anne-Marie de Brem, ce lieu d’exception est devenu le Musée de la vie romantique en 1987, après une importante rénovation dans le goût du XIXe siècle, menée par le décorateur Jacques Garcia. On peut donc aujourd’hui goûter à l’atmosphère préservée des salons bourgeois de la Nouvelle Athènes au XIXe siècle où se réunissaient de nombreux peintres mais aussi écrivains, chroniqueurs, hommes politiques et musiciens.
Fin 1998, Daniel Marchesseau, conservateur général du patrimoine, est nommé à la direction de l’établissement. Une réorganisation complémentaire des deux ateliers consacrés aux expositions temporaires organisées deux fois par an, est réalisée sous la direction du décorateur François-Joseph Graf en 2003. Daniel Marchesseau fait valoir ses droits à la retraite en juin 2013. Son successeur désigné est Jérôme Farigoule.
Le premier fonds Ary Scheffer provient principalement de deux dépôts, du musée Carnavalet et de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, complétés par quelques prêts du musée de Dordrecht où l’essentiel de l’œuvre avait été légué par la fille du peintre en 1898. atelier. Le musée a pu ouvrir avant de recevoir en 1991 la pleine propriété de l’héritage de Corrie et Robert Siohan. Parallèlement, une politique active d’acquisition d’œuvres d’art est engagée dès l’ouverture du musée pour compléter les collections.
En 1995, Pierre Bergé a fait don au musée d’un ensemble de souvenirs romantiques autour de La Malibran, George Sand, Rachel, Sarah Bernhardt et Louise Abbéma que Jacques Chazot, décédé en 1993, avait collectionné. En 2012, les amis du musée ont pu acquérir un ensemble supplémentaire d’objets et de publications autour de l’actrice Rachel.
Des archives familiales d’Ernest Renan et de son gendre Jean Psichari, un fonds de dessins de son fils, Ary Renan, et une bibliothèque complètent l’appareil scientifique du musée, qui a bénéficié d’une importante donation d’ouvrages de référence autour de George Sand , par la famille de Georges Lubin, spécialiste reconnu de l’écrivain, entré au musée peu après sa mort en 2000.
Après une importante rénovation menée par Jacques Garcia sous la direction d’Anne-Marie de Brem, il rouvre en 1987 en tant que « Musée de la Vie romantique ». Daniel Marchesseau, conservateur général du Patrimoine, a été nommé directeur en novembre 1998. Pendant 13 ans, il a développé un ambitieux programme d’expositions et d’acquisitions. La fréquentation a largement augmenté, passant de 18.000 visiteurs par an (1998) à 145.000 en 2010. Il a pris sa retraite à l’hiver 2013. Son successeur, Jérôme Farigoule, a été nommé en septembre 2013.
Le Musée de la vie romantique a le statut de Musée de France au sens de la loi n° 2002-5 du 4 janvier 2002. L’État français a définitivement cédé la propriété de l’ensemble immobilier à la Ville de Paris le 1er janvier 2007.
Des expositions
Le Musée de la Vie Romantique est installé dans la maison du peintre Ary Scheffer, construite en 1830. Situé à Pigalle, dans le quartier de la Nouvelle Athènes, le musée recrée un cadre historique harmonieux évoquant la période romantique. Le rez-de-chaussée est consacré à George Sand et comprend des portraits, des meubles et des bijoux des XVIIIe et XIXe siècles. Au premier étage, des œuvres contemporaines sont exposées autour des toiles d’Ary Scheffer. Une exposition, des concerts, des lectures et des activités pour les enfants sont au programme. Dans le jardin du musée, le salon de thé Rose Bakery est un endroit délicieusement tranquille et sert de délicieuses collations.
Le musée expose au premier étage de nombreux souvenirs de la figure littéraire romantique George Sand, y compris des portraits de famille, des biens de la maison, des bijoux et des souvenirs, y compris des moulages en plâtre par Clésinger du bras droit sensuel de l’écrivain et de la main gauche délicate de Chopin, ainsi qu’un certain nombre de ses propres aquarelles uniques et rares appelées « dendrites ».
Au deuxième étage, on peut admirer un certain nombre de toiles, sculptures et objets d’art romantiques, notamment :
Les peintures d’Ary Scheffer comprennent des portraits de Pauline Viardot, de la reine Marie-Amélie, de la princesse de Joinville, de la princesse Marie d’Orléans, ainsi que des huiles de The Giaour (d’après Lord Byron), Faust et Marguerite (d’après Goethe), Effie et Jeanie Deans d’après Le Cœur de Midlothian de Walter Scott.
Les œuvres de ses contemporains incluent François Bouchot (Maria Malibran), François Debon, Charles Durupt, Louis Hersent, Redouté, Camille Roqueplan.
Les sculptures sont de Barre, Bartholdi, Théophile Bra (Mme Mention, bronze), Auguste Clésinger (Autoportrait et Portrait de George Sand, marbre), Dantan, David d’Angers, Jean-Jacques Feuchère (Satan), François-Désiré Froment -Meurice, Théodore Gechter (Harold, bronze), Antonin Moine (Sully, bronze), Marie d’Orléans (La Chasse au faucon, I & 2, plâtre, ca. 1835), James Pradier (Sappho, bronze), Christian Daniel Rauch (Goethe, bronze, 1820)…
Le musée présente également plusieurs portraits et documents liés au célèbre érudit et écrivain Ernest Renan qui avait épousé la nièce d’Ary Scheffer.
La Société des Amis du Musée
La Société des Amis du Musée a été créée en 1996, d’abord présidée par Didier Wirth, puis, de 2002 à fin 2012, par Solange Thierry de Saint-Rapt. Les « lundis romantiques », inaugurés par Jean d’Ormesson, soirées littéraires et musicales organisées onze fois par an, ont permis de recevoir, entre 1999 et 2012, de nombreuses personnalités. Parmi les écrivains, Marc Fumaroli, Jean-Marie Rouart, Marc Lambron, Dominique Bona, Huguette Bouchardeau, Vladimir Fédorovski, Gonzague Saint-Bris et René de Obaldia. Au piano, des interprètes comme Marc Laforet, Jean-Marc Luisada, Alain Planès, Yves Henry, jusqu’à Alfred Brendel, et nombre des jeunes interprètes les plus prometteurs, du violoniste Laurent Korcia aux pianistes Bertrand Chamayou, Khatia Buniatishvili ou Adam Laloum.