Le Musée national Eugène Delacroix est un musée d’art dédié au peintre Eugène Delacroix. Dans ce musée dédié, vous pourrez découvrir la vie du grand peintre français, ses œuvres d’art et son atelier. De nombreuses œuvres de jeunesse de Delacroix sont exposées, notamment de petites peintures à l’huile, des pastels et des croquis.
Delacroix (1798 – 1863) est considéré comme le chef de file du mouvement romantique français dans l’art. Il s’est inspiré de Rubens et des peintres vénitiens de la Renaissance qui se sont concentrés sur les couleurs vives, la sensualité et le sens du mouvement dans leurs œuvres. Son tableau le plus célèbre, « La Liberté guidant le peuple », est accroché au musée du Louvre-Lens dans le nord de la France.
Le musée Delacroix est un lieu unique. Maison d’artiste et lieu de mémoire, créé en hommage à Delacroix par les plus grands artistes des années 1920 – Maurice Denis, Paul Signac, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel. Situé au cœur de Paris, dans l’ancien appartement et atelier du peintre Eugène Delacroix, le Musée national Eugène-Delacroix forme un espace muséal singulier et captivant, un lieu rare à Paris.
Le musée est installé dans le dernier appartement du peintre Eugène Delacroix. Depuis la création du musée en 1932, les collections du musée ont réuni plus d’un millier d’œuvres. Elles réunissent des œuvres de Delacroix – peintures, dessins, estampes, manuscrits – comme des objets lui ayant appartenu, et des œuvres créées par des artistes qui l’admiraient.
En 1952, la Société acquit l’appartement, l’atelier et le jardin et en 1954 fit don de la propriété au gouvernement français. En 1971, le site devient musée national et en 1999 son jardin est rénové. Léon Printemps avait son atelier dans ce même immeuble, où il mourut le 9 juillet 1945.
Aujourd’hui, le musée contient les souvenirs et les œuvres de Delacroix, exposant des images de presque toutes les phases de sa carrière, y compris les trois seules tentatives de fresque de l’artiste de Valmont (1834) ; l’Education de la Vierge peinte à Nohant en 1842 ; et Madeleine au désert exposées au Salon de 1845. Depuis 2004, le musée est géré par le Louvre.
Lieu de mémoire mais aussi lieu de vie, le Musée national Eugène-Delacroix participe à diverses manifestations culturelles nationales telles que la Fête de la Musique, la Nuit des Musées, les Journées du Patrimoine, la FIAC, le Printemps des Poètes, etc. Le musée participe également à diverses manifestations telles que les Designer’s Days, le festival Paris Face Caché, les Rendez-vous au Jardin, Photo Saint-Germain et la Fête de la Musique de Paris. Autour de sa programmation, le musée propose des ateliers familiaux, des conférences, des concerts et des rencontres pour des publics variés et divers, petits et grands, familiers du musée et nouveaux visiteurs.
Biographie
Ferdinand Victor Eugène Delacroix était un artiste romantique français considéré dès le début de sa carrière comme le chef de file de l’école romantique française. Delacroix s’est inspiré de l’art de Rubens et des peintres de la Renaissance vénitienne, en mettant l’accent sur la couleur et le mouvement plutôt que sur la clarté des contours et la forme soigneusement modelée. Le contenu dramatique et romantique caractérise les thèmes centraux de sa maturité et ne le conduit pas aux modèles classiques de l’art grec et romain.
En tant que peintre et muraliste, l’utilisation par Delacroix de coups de pinceau expressifs et son étude des effets optiques de la couleur ont profondément façonné le travail des impressionnistes, tandis que sa passion pour l’exotisme a inspiré les artistes du mouvement symboliste. Fin lithographe, Delacroix a illustré diverses œuvres de William Shakespeare, de l’écrivain écossais Walter Scott et de l’écrivain allemand Johann Wolfgang von Goethe.
Eugène Delacroix a passé la majeure partie de sa vie à Paris. La ville et ses différents quartiers conservent des traces de la vie et de l’œuvre du grand peintre. Delacroix est très présent dans la capitale, de chaque côté de la Seine, grâce aux différents logements qu’il a occupés, aux ateliers où il a travaillé. Plusieurs édifices publics et religieux qu’il a décorés témoignent de son talent unique de peintre décorateur.
Eugène Delacroix dresse un tableau historique inspiré des événements de 1830, La Liberté guidant le peuple, œuvre magistrale liant allégorie antique et représentation contemporaine. L’œuvre est acquise par l’État et exposée au Musée du Luxembourg, le musée des artistes vivants où sont présentées les peintures des créateurs contemporains. Exposée au Louvre à partir de 1874, avec les autres œuvres de Delacroix acquises par l’État, La Liberté guidant le peuple (Louvre) devient, sous la Troisième République, un tableau iconique.
A l’Assemblée nationale, Delacroix décore le Salon du Roi (1833-1838), puis la bibliothèque (1840-1846) ; au Sénat, la bibliothèque (1840-1851). Au musée du Louvre, il reçoit la commande du plafond de la galerie d’Apollon (1850-1851). Il avait également conçu le décor du Salon de la Paix pour l’Hôtel de Ville de Paris, entre 1851 et 1854 ; décoration disparue dans l’incendie de l’édifice en 1871. A l’exception de ce dernier ensemble, toutes les décorations civiles de Delacroix sont en place et peuvent être admirées. Le musée Delacroix conserve la maquette du décor d’Orphée pour l’un des hémicycles du plafond de la bibliothèque de l’Assemblée nationale ainsi que la maquette de l’hémicycle de la bibliothèque du Sénat, Alexandre faisant enfermer les poèmes d’Homère dans un coffre à or.
Eugène Delacroix a reçu de nombreuses commandes de peintures religieuses. Les églises de Paris conservent des oeuvres exceptionnelles du peintre. A l’église Saint-Paul/Saint-Louis, le Christ au jardin des Oliviers, commandé en 1824, pour lequel le musée Delacroix détient une œuvre annexe. Dans l’église Saint-Denis-du-Saint-Sacrement, la chapelle de la Vierge est ornée d’une très émouvante Pietà, (1840-1844), dont le musée Delacroix conserve une Annonciation, première pensée du peintre pour ce décor. L’un des derniers grands chefs-d’œuvre du peintre est conservé dans la chapelle des Saints-Anges de l’église Saint-Sulpice. Delacroix y a conçu tout le décor de la chapelle, entre 1849 et 1861. Le musée Delacroix conserve plusieurs ouvrages préparatoires à ces magnifiques œuvres.
Disposition
Le Musée Delacroix est situé au premier étage du 6 rue de Furstemberg, dans l’appartement occupé par le peintre Eugène Delacroix de 1857 à 1863. L’atelier conçu par l’artiste et le joli jardin qu’il a aménagé, tel un ermitage au cœur de Paris, ce sont les atouts d’un lieu secret, à découvrir.
La place de Furstemberg où Delacroix choisit de s’installer est l’une des plus charmantes de Paris. Depuis l’installation, les locaux sont restés intacts. Elles offrent un rare témoignage de l’architecture parisienne du milieu du XIXe siècle.
L’agencement des lieux entre cour et jardin, le charme d’un immeuble ancien, typique de l’architecture parisienne de la fin du XVIIIe siècle, le calme du jardin, confèrent au musée Delacroix un cachet unique. La place est plantée de quatre grands arbres qui, au printemps, lui donnent un aspect particulièrement romantique, accentué par l’éclairage nocturne d’un lampadaire à cinq globes.
Accédez au musée par un large porche à double battant. Un escalier indépendant, situé au centre de la façade, dessert l’appartement dont Delacroix était locataire. C’est le peintre qui fit installer cet escalier monumental qui ennoblit son appartement.
Une fois dans la cour de l’édifice, accédez au musée par l’escalier monumental utilisé par Delacroix et ses invités. Un ascenseur a été installé en 2014 pour permettre l’accès à tous. L’appartement s’organise autour d’un petit couloir qui, du temps de Delacroix, servait d’antichambre à son appartement.
Les trois pièces directement desservies, l’ancienne salle à manger, la chambre et le salon de Delacroix abritent aujourd’hui les collections du musée – peintures, dessins, estampes, écrits de l’artiste ou de ses admirateurs. La dernière pièce de l’appartement, anciennement la bibliothèque du peintre, donne sur le jardin, et y donne accès. C’est un salon, réservé à nos visiteurs pour lire, rêver, écrire, regarder des films et des vidéos.
Un escalier en bois et métal, semblable à celui que Delacroix lui avait fait installer, descend jusqu’à l’atelier du peintre, lieu de création, conçu par l’artiste en hommage à sa propre création. Situé au cœur du musée, l’atelier de Delacroix abrite les œuvres phares des collections. De nombreuses animations et animations s’y déroulent : concerts, conférences, ateliers créatifs, etc.
Le recueil
Aujourd’hui, le musée contient les souvenirs et les œuvres de Delacroix, exposant des images de presque toutes les phases de sa carrière, y compris les trois seules tentatives de fresque de l’artiste de Valmont (1834) ; l’Education de la Vierge peinte à Nohant en 1842 ; et Madeleine au désert exposées au Salon de 1845.
Peintures
Le musée Eugène-Delacroix rassemble une collection d’œuvres de l’artiste couvrant une grande partie de sa carrière. Il conserve des peintures, croquis, dessins, estampes, lithographies, pierres lithographiques, objets ayant appartenu à Delacroix, ses palettes de couleurs, mais aussi l’ensemble de ses écrits, et certaines lettres de sa correspondance personnelle. Car Delacroix est certes un peintre, mais aussi un très bon graveur et dessinateur, ainsi qu’un écrivain.
Le musée conserve quelques chefs-d’œuvre de Delacroix. La Madeleine au désert, qui figura au Salon de 1845, fit par la suite couler beaucoup d’encre, et attira l’attention de critiques contemporains comme Baudelaire : « Voici la fameuse tête de la Madeleine renversée, au sourire bizarre et mystérieux, et si naturellement belle qu’on ne sait si elle est auréolée de la mort, ou embellie par l’évanouissement de l’amour divin », mais a également attiré à juste titre de nombreux historiens de l’art et passionnés de l’artiste.
Autre toile importante : l’Éducation de la Vierge. Delacroix l’a peinte en 1842, lorsqu’il a rendu visite à George Sand dans son château de Nohant, en Berry, alors qu’elle commençait alors une liaison avec Frédéric Chopin, que Delacroix admirait sensiblement. L’ouvrage, initialement destiné à l’église de Nohant, fut en fait conservé par George Sand qui l’adorait, tandis qu’une copie réalisée par son fils Maurice fut envoyée à l’église.
Œuvre majeure également, Roméo et Juliette au tombeau des Capulet doit être admirée pour la place que ce sujet shakespearien a pris dans l’imaginaire de Delacroix qui connaissait parfaitement la pièce, créant une composition inspirée du théâtre. Delacroix a en effet puisé ses sources directement dans la version jouée par les acteurs anglais qui avait été modifiée pour donner plus de pathos à la scène : Juliette se réveille alors que Roméo est toujours en vie malgré le poison ingéré. Il tire son amante de son cercueil et la serre contre lui, debout sur le devant de la scène.
Le Portrait d’Auguste Richard de La Hautière fait partie d’une série intitulée « portraits de la pension Goubaux », commandée à Delacroix par Prosper-Parfait Goubaux, directeur de l’institution Saint-Victor à Paris. Delacroix aurait réalisé entre 1824 et 1834 dix portraits, tous de mêmes dimensions, qui ornaient le salon de l’institution. Magnifiquement esquissé, ce portrait d’Auguste-Richard de la Hautière, lauréat en 1828 du second prix de la version latine, retient l’attention par sa finesse d’exécution et son charme délicatement romantique. L’influence des portraits anglais est évidente ici. La représentation du modèle devant un paysage rappelle les œuvres de Sir Joshua Reynolds, que Delacroix admirait.
Enfin, le musée conserve des copies d’après Delacroix, comme celle d’Henri Fantin-Latour qui a reproduit les Femmes d’Alger dans leur appartement. Cette oeuvre témoigne de l’influence que Delacroix exerça sur les artistes des générations suivantes, puisque Fantin-Latour réalisa cette copie en 1875. L’artiste suscita un grand intérêt chez les peintres de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
A l’inverse, les collections comprennent également des œuvres de Delacroix inspirées d’œuvres qu’il a pu admirer. L’Etude d’après un des Caprices de Goya, deux planches de reliures médiévales et une jaquette orientale constitue une peinture d’atelier par excellence, et souligne plusieurs sources d’inspiration pour Delacroix : Goya, évidemment, et des couvertures de reliures médiévales de la Bibliothèque nationale où le peintre aimait aller régulièrement. Enfin, la queue de veste rouge rappelle ses études de costumes souliotes peints entre 1822 et 1825 à partir de vêtements orientaux empruntés à son ami Jules-Robert Auguste.
En 2015, le musée a acquis une nouvelle œuvre de Delacroix : Le cardinal de Richelieu disant la messe dans la chapelle du Palais Royal. Le tableau a probablement été commandé au peintre en 1828 par le duc d’Orléans, futur Louis-Philippe, pour sa galerie historique du Palais-Royal. Il y avait un grand tableau pour ce sujet, qui fut exposé au Salon de 1831, et qui disparut dans l’incendie du Palais-Royal en 1848.
Estampes et Lithographies
De nombreuses estampes et dessins sont également conservés et exposés dans le musée. Qu’il s’agisse d’estampes illustrant des passages de pièces de dramaturges anglais comme Shakespeare ou Nicholas Rowe, ou d’études de félins ou de chevaux, ce sont d’incroyables témoignages du talent de Delacroix dans le domaine de la gravure et du dessin. Le musée possède ainsi une collection presque complète des lithographies originales de l’artiste, qui peuvent être considérées comme de véritables chefs-d’œuvre.
Le Tigre royal, lithographie de 1829, est une fabuleuse démonstration de la capacité de Delacroix à dessiner des animaux, avec des jeux de contraste et de profondeur dans le traitement du tigre et du paysage, sans même avoir jamais vu ce félin de sa vie. Le premier tigre du Bengale arrive au Muséum d’Histoire Naturelle en 1830. Delacroix transpose donc ses études anatomiques du lion au tigre, avec toute la virtuosité dont témoigne cette lithographie.
Les lithographies de l’artiste témoignent de son talent d’illustrateur, essentiellement tourné vers les ouvrages anglais qu’il lisait attentivement. Delacroix est passionné de théâtre, fréquente les théâtres anglais. Delacroix a réalisé de nombreuses lithographies autour de ces thèmes, comme Jane Shore, d’après la pièce éponyme de Nicholas Rowe. Delacroix représente Jane mourant d’épuisement dans les bras de son mari, dont l’amour n’a pas cessé malgré la liaison de sa femme avec le roi Édouard IV. Sa mort fut provoquée par son successeur, Richard III, qui exigea qu’elle fasse pénitence pour sa conduite libertine, et la condamna donc à errer dans les rues en chemise, une bougie à la main.
L’accrochage change régulièrement, donnant la visibilité la plus complète des collections, et présentant des estampes et des dessins qui ne peuvent pas rester exposés à la lumière du jour plus de trois mois.
La bibliothèque du musée
Si Eugène Delacroix est surtout connu pour ses talents de peintre, son œuvre littéraire est beaucoup moins connue. Cependant, Delacroix est un véritable homme de lettres. S’il embrasse une carrière de peintre malgré ses hésitations, le maître n’a jamais cessé d’écrire : dans son journal, à travers sa correspondance, et dans quelques écrits où son admiration pour Voltaire et Rousseau brille de mille feux. Des dangers de la cour, écrit alors qu’il avait 18 ans, cristallise ses inspirations pour les auteurs des Lumières, véritable parcours initiatique, cette nouvelle se veut philosophique, morale et politique.
Le musée conserve également les premiers manuscrits de Delacroix, ainsi que des lettres autographes de l’artiste. Son goût pour l’écriture transparaît dans ses écrits personnels, extrêmement réfléchis. Delacroix reprend parfois des lettres dans son journal, il lui arrive aussi de les retravailler. Il faut donc comprendre que l’artiste était conscient que ses écrits seraient un jour publiés, après sa mort.
Ces lettres sont également intéressantes pour comprendre les idées et les méthodes de travail du peintre. L’Autographe à taches de couleur illustre cette habitude de Delacroix de noter sur des feuilles éparses des idées de sujets pour ses tableaux. Ici, il copie quelques lignes de l’article d’A. Lebre lu dans la Revue des deux Mondes du 15 juillet 1842, à propos d’un cours donné au Collège de France sur l’archéologie égyptienne par M. Letronne qui attira alors un large public. Il retient la description d’un décor illustrant une cour des morts dans une tombe thébaine, et note également les douze travaux d’Hercule.
La bibliothèque du musée Delacroix centralise de nombreux écrits autour de l’artiste, de son œuvre peinte, dessinée, gravée et littéraire, mais elle s’attache également à éclairer son contexte. Des ouvrages sur l’art du XIXe siècle, de nombreuses monographies de peintres, de Léonard de Vinci à Henri Matisse, y sont conservés, sans oublier un rayon complet consacré à la littérature contemporaine de Delacroix, notamment de nombreux ouvrages de et sur Baudelaire, George Sand ou Byron. La bibliothèque comprend actuellement plus de 2 200 ouvrages, majoritairement en français, mais aussi en anglais et en allemand pour certains d’entre eux. En 2016, il a bénéficié d’une profonde réorganisation selon un classement thématique, permettant au lecteur de s’orienter facilement. La bibliothèque est en cours d’informatisation.
Jardin
En sortant de l’atelier, descendez encore quelques marches pour découvrir le jardin aménagé par Delacroix tel un ermitage au cœur de Paris. Alliant fleurs et fruits, ce jardin à la floraison généreuse a été rénové en 2012 à l’image de celui du peintre. Espace préservé, le jardin est un espace qui s’offre à vous pour lire, rêver, partager, échanger.
C’est aussi un lieu qui accueille régulièrement des œuvres d’artistes contemporains. Johan Creten, José Maria Sicilia, Stéphane Thidet, Constance Guisset, Katrinka Bock y ont déjà exposé leurs œuvres, choisies ou conçues en hommage à Delacroix.