L’architecture médiévale en Suisse signifie les bâtiments religieux, civils et militaires de la période médiévale sur le territoire de la Suisse aujourd’hui.
Contexte
Suite à l’abandon des limes par l’Empire romain en 260, les Alamans (païens) et les Bourguignons (déjà chrétiens) partagent un territoire sauf le Tessin et la Rhétie qui restent sous influence romaine. Entre le vi e siècle et le vi e siècle, en Suisse entre les mains des Francs qui développent le christianisme.
Les Bourguignons construisent des palais et des églises en pierre tandis que les maisons étaient en bois. Les Alamans, quant à eux, s’installent dans des maisons de bois dans des villages ou isolent des villes romaines et chrétiennes éloignées. Avec les Carolingiens, le viii e siècle, apparaissent les premiers châteaux et palais.
À partir de 1033, et le rétablissement du Royaume de Bourgogne n ° 2, l’ensemble du territoire suisse fait partie du Saint Empire romain germanique, où l’ordre hiérarchique est basé sur un système féodal.
Bâtiments religieux
La stabilité apportée par les Francs permet d’étendre la christianisation à la campagne. Les limites entre les diocèses sont progressivement fixées permettant la construction des premiers édifices chrétiens sur le territoire de la Suisse à Genève (en l’an 350 environ) 1, à Octodurus (en l’an 381).
Les premiers monastères sont l’abbaye territoriale de Saint-Maurice d’Agaune (fondée en 515) et le couvent de Saint-Gall (613) où, à l’époque de Gall, les maisons des moines étaient regroupées en désordre autour de l’église. Puis il y a l’abbaye de Moutier – Grandval (640) et l’abbaye d’Einsiedeln (934). Avec la période carolingienne, les bâtiments sont monumentaux. Le couvent bénédictin de Saint Jean des Sœurs (780), la cathédrale de Bâle (entre 805 et 823) avec ses deux tours, l’abbaye de Saint-Gall avec sa bibliothèque (820 – 830).
L’architecture romane est présente en Suisse occidentale et en Valais, notamment avec l’abbaye de Romainmôtier, le monastère de Payerne (965). Les cisterciens construiront l’abbaye de Hauterive (1138) et celle de Bonmont.
Avec l’architecture gothique, les villes sont dotées de symboles cathédrales de pouvoir, comme ceux de Genève, Lausanne, Fribourg ou Berne.
Châteaux
Les principales familles dynastiques sont Lenzboug, Kyburg, Zähringen, Habsbourg, Savoie, Comtes de Frohburg, Neuchâtel, Rapperswil, Toggenburg et Werdenberg ainsi que les seigneurs de Sax. Les évêques et les supérieurs des abbayes sont alors aussi de puissants suzerains.
Les familles assurent leur domination par les châteaux qui servent à la fois de logement et de défense. Leurs emplacements sont choisis en fonction de considérations de position stratégique ou de la capacité de surveiller le paysage environnant. Cependant, il existe des châteaux en bord de route comme le château de Nidau, entouré d’eau comme le château de Chillon, sur une hauteur comme le château de Lenzburg, debout sur des promontoires rocheux comme le château de Mesocco, barré d’une vallée, caché dans une grotte. , Vaz) ou sculpté dans la roche.
La forme la plus simple du château est la tour résidentielle isolée comme à Hospental. En fait, ils consistent souvent en une tour résidentielle autour de laquelle sont disposés deux parcours regroupant l’économat, les écuries et les écuries. Seuls quelques grands châteaux possédaient un immeuble avec chambre et chapelle indépendantes comme les châteaux de Berthoud, Chillon, Kybourg ou Mesocco.
La noblesse ne parvenant pas à s’imposer durablement, la plupart des milliers de châteaux que comptait la Suisse remontent au xi e siècle et à la première moitié du xii e siècle.
À partir du xiv e siècle, le pouvoir change progressivement les seigneurs féodaux aux villes. Les châteaux sont progressivement démantelés, certains sont rénovés et d’autres sont transformés. Les tours du château de Chillon sont élevées après 1375, le château de Lucens est reconstruit en 1476, le château de Neuchâtel est agrandi dans un style baroque. A Bellinzona les fortifications de la ville sont rehaussées par un mur et une série de châteaux, châteaux de Bellinzona, réalisés entre le XIIIe et le XVIe siècle dont les Castelgrande (xième et xi e siècles) sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Les cantons suisses étendent leur souveraineté. Ils transforment les châteaux en bailli: Trachserwald (1408), château de Thoune (1429), château d’Aigle (1475) par exemple.
De plus, les anciens maîtres qui ont conservé leurs droits transforment aussi leurs châteaux, comme celui de Frauenfeld.
Villes
De nouvelles petites agglomérations urbaines apparaissent après le premier millénaire de l’ère chrétienne. Seuls Soleure et Coire continuaient d’exister au milieu des camps romains, les autres sites romains ayant disparu. Les sièges épiscopaux de Bâle, Constance, Lausanne et Sion ne se sont pas établis sur les sites romains mais un peu plus loin et les villes d’Avenches, Nyon et Yverdon-les-Bains profitent de leur passé romain avec les anciennes fortifications.
Zurich, Saint-Gall, Payerne et Schaffhausen s’organisèrent autour des palais royaux et des cloîtres favorisant l’implantation d’artisans et les marchés furent élevés au rang de ville. Le commerce transalpin le long du Rhin et de San Bernardino, les agglomérations de Coire (custotation au x e siècle), Constance, Stein, Schaffhouse et Bâle ont reçu les privilèges accordés aux villes au xi e siècle.
Fondées par les grandes familles dynastiques, les villes se multiplient au xii e siècle. Ils sont de préférence situés aux carrefours des routes principales, aux endroits contrôlant les cours d’eau, dans une boucle de rivière ou au bord d’un lac. A Zähringen, il y a Rheinfelden (1130), Berthoud, Thoune (1152), Fribourg (1157), Morat (1170) et Berne (1191). Les Frohburg trouvèrent Liestal, Waldenburg, Olten, Aarburg et Zofingen. Les Kyburg ont trouvé Diessenhofen (1178), Mellingen (1230), Aarau (1240), Lenzburg (1240), Zug, Frauenfeld et Winterthur. Les Habsbourg ont trouvé Baden, Bremgarten, Brugg et Laufenbourg. La Savoie fonda Aigle (1231), Morges (1286), Rolle, Romont et Yverdon. Les évêques de Bâle ont trouvé Biel, Laufon, Porrentruy, Saint-Ursanne et La Neuveville. Les évêques de Constance fondent Bischofszell et Neunkirch. Les villes essaient alors d’obtenir l’immédiateté impériale pour pouvoir se débarrasser d’elles-mêmes.
Les villes sont d’abord entourées de palissades qui sont ensuite remplacées au Haut Moyen Âge par des murs et des fossés.
Jusqu’au xiv e siècle, les maisons étaient en bois dans le bois, les planches, les troncs se dressaient verticalement et ensuite ils s’activaient. Du x e siècle apparaissent des maisons et des immeubles en pierre. Ceux-ci sont réservés à la noblesse locale, aux dignitaires de l’Église ainsi qu’aux riches marchands. Par exemple, le Grimmenturm de Spiegelgasse à Zurich ou la Maison Tavel à Genève ainsi que de nombreuses tours à Schaffhausen et à Bâle.
Avec l’augmentation de la population à l’intérieur des enclos, l’endroit est manquant. Les étages supérieurs sont construits en encorbellement, des ateliers et des magasins ont lieu devant les maisons. Les arcades apparaissent principalement à Berne, Zurich et en Suisse orientale. Dans ces conditions (constructions en bois et très serrées) les feux sont fréquents et détruisent presque toute la ville. Il y en eut à Lausanne en 1219, à Schaffhouse en 1372 et à Berne en 1405. Dès 1280, des décrets furent promulgués pour réduire le risque d’incendie: obligation de couvrir les toits de tuiles à Zurich en 1304 et, suite à un incendie en 1311, obligation de reconstruire la maçonnerie du rez-de-chaussée. Mais la construction en bois fut interdite à Zurich seulement en 1372 après un grand incendie puis à Genève en 1387.
La pierre est également imposée à Bâle après le tremblement de terre de 1356, mais on notera qu’en Suisse romande et en Italie, la continuité de la construction en pierre est attestée depuis l’Antiquité.
Du xv e siècle, il y a peu de nouvelles villes. Il y en a environ 200 dont la plus grande est Bâle avec 15 000 habitants. Les villes en croissance, les nouveaux murs comme à Berne et à Bâle (voir article Mur de Bâle), englobent les banlieues, de sorte que les portes et les anciens remparts sont maintenant au cœur des villes, comme le Zeitturm Zug ou le Zytglogge de Berne. Les villes aux extrémités des lacs (Genève, Lucerne) renforcent leurs défenses du côté du lac. Le Wasserturm et le Kapellbrücke à Lucerne en sont des exemples.
Avec la densification du tissu urbain, la distinction entre l’espace privé et l’espace public est de plus en plus difficile et les villes doivent faire face à des problèmes d’hygiène tels que les égouts, les maladies, les rats et différents types d’animaux errants. Nous construisons de plus en plus en hauteur, nous créons des lieux et les rues principales sont élargies. L’approvisionnement en eau est amélioré en développant des fontaines publiques qui étaient également utilisées pour la lessive. Les premières fontaines sont en bois puis en pierre. Berne en a beaucoup, comme la fontaine du marché du xiv e siècle. A Bâle, la fontaine de Saint-Urbain est en 1448 et à Fribourg la fontaine de la Samaritaine est en 1552. Les rues pavées sont rares, Bâle est la première ville à prendre ses rues pavées à partir de 1387.
Maisons bourgeoises et patriciennes
Les maisons style gothique profane apparaissent au xiv ème siècle. Auparavant, seuls les monuments de l’église étaient élégants.
En Suisse alémanique, les murs sont couverts de gravats, souvent et surtout dans le nord-est de la Suisse, avec des planchers à colombages et des oriels, en Suisse romande, la pierre de taille est préférée. corniches entre les étages.
La maison bourgeoise urbaine typique consiste en un bâtiment en pierre de trois ou quatre étages s’élevant sur une parcelle étroite et profonde (chesal). Le rez-de-chaussée est dédié à une fonction professionnelle (ateliers, vente, stockage, comptoir) et des étages au logement (salon, cuisine, chambres). Les dispositions sont dans les galetas. À l’époque du gothique tardif, xv e siècle, les fenêtres sont désormais bordées de fenêtres et deviennent des éléments prospères (fenêtres tracery côte à côte, par exemple Fribourg).
La noblesse, les marchands patriciens et le haut clergé vivent dans les quartiers distingués: Junkerngasse et Herrengasse à Berne, Adelberg (Nadelberg), Rittergasse et Münsterplatz à Bâle en particulier.
Quelques maisons représentatives: la Haus zum Rüden (1348) 5 à Zurich, le Bischofshof (1450) avec une chapelle privée, le Domhof et l’Engelhof (1477) à Bâle, le Sässhaus de Bartlome May (1515) à Berne (Kesslerstrasse), la Haus zum Ritter à Schaffhouse, le Stüssihof zum Königsstuhl (1425), l’Hôtel Ratzé (1583-1586) à Fribourg et la Maison Serodine (1620) à Ascona.
Mairie gothique
La mairie la plus ancienne est Berne (1406). Celui de Fribourg fut érigé en 1501-1502 par Hans Felder. Il a un énorme toit en croupe, une tour ronde devenant octogonale, des tourelles et une pergola couverte avec double rampe.
L’hôtel de ville de Bâle (1504 – 1514) a trois parties successivement construites, la partie centrale d’origine a trois arches menant à la cour intérieure, dont l’une des façades est ornée d’une horloge. Ses façades rouges sont caractéristiques. La salle du Conseil d’État est décorée de boiseries et de vitraux. Hans Holbein avait fait une peinture murale (maintenant disparue).
L’hôtel de ville de Sursee (1539 – 1545) a son pignon coupé en gradins et une tour saillante avec une lanterne.
Le boardroore est fortement décoré: murs et plafonds sculptés comme à Aarau, Bâle et Zug, vitraux comme à Baden et Bâle ou peintures murales comme à Bâle et Genève.