Saint-Chamas est une commune française située dans le département des Bouches-du-Rhône de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il fait partie de la métropole d’Aix-Marseille-Provence.
Saint-Chamas est située sur la rive de l’étang de Berre, à 15 km au sud de Salon-de-Provence et à 50 km au nord-ouest de Marseille, dans une partie de la région non industrialisée. Le point culminant de la ville est Le Verdon à 121 mètres d’altitude.
L’histoire
La crique de Saint-Chamas est située au fond d’un golfe qui forme l’extrémité nord de l’étang de Berre. La petite ville a su se protéger de la vague d’industrialisation massive qui a affecté toutes les communes voisines. Le littoral y est remarquable pour ses hautes falaises, les collines Moulières et Baou, toutes deux reliées par un aqueduc, le «Pont de l’Horloge», qui forme une frontière naturelle entre le littoral et l’intérieur. Le cœur du village est divisé en deux parties par une colline percée de grottes presque toutes habitées aujourd’hui. Il s’ouvre d’un côté sur la pinède et les collines et de l’autre sur un agréable petit port de pêche.
Préhistoire et antiquité
L’enquête archéologique des abris sous roche a prouvé que le site de Saint-Chamas était déjà occupé à l’époque paléolithique. Pendant l’âge du fer, le site était utilisé par les Ligures, qui construisirent un village fortifié, puis par les Celtes. Les Romains ont construit le Pont Flavien au 1er siècle avant JC, un pont de triomphe qui traverse la rivière Touloubre.
L’ancien pont Flavien a été construit à l’époque de l’empereur Auguste, peu avant le début de notre ère, pour permettre à la route d’Arles à Marseille de traverser la Touloubre. Il aurait été financé par Flavius, un riche citoyen romain, comme le suggère la dédicace gravée sur le monument.
Moyen Âge
au 7ème siècle, une chapelle dédiée à Saint-Aman a été construite (Sanctus Amantus comme on disait alors, évêque de Rodez, dont Saint-Chamas tire son nom), de nombreuses personnes sont déjà passées. L’imposant pont romain, le «Pont Flavien» (Ier siècle avant JC), à l’entrée sud du village, en témoigne encore fièrement. C’est en effet depuis l’antiquité que fonctionne le petit port de pêche de Saint-Chamas, qui est longtemps resté l’un des plus importants de l’étang.
Le village initial a été construit sur le Baou, une colline calcaire qui domine l’étang de Berre, facile à défendre et d’où l’on pouvait observer la région. Des fortifications ont été construites dès le début du Moyen Âge puisqu’en 969, Boson, comte de Provence céda à Ithier l’archevêque d’Arles, le castrum en ruine de Sanctus Amantius.
En 1347, la peste noire, arrivée par Marseille, ravage la Provence.
Les temps modernes
En 1564, le château était suffisamment confortable pour accueillir la régente Catherine de Médicis et le roi de France Charles IX alors âgé de 14 ans.
Le xvii e siècle est celui de la construction de la ville moderne. Le vieux village, trop exigu, sur la colline du Baou est abandonné alors que les nouveaux quartiers de Perthuis et au-delà se construisent. Un hôtel de ville a été construit (il abrite depuis 1959 le musée local devenu Paul-Lafran en 2000). Le port est développé, l’église paroissiale Saint-Léger a été construite de 1660 à 1668 mais le clocher, construit sur pilotis à côté de l’église, n’a été achevé qu’en 1740. L’église abrite actuellement le retable Sainte-Anne datant de 1519, en bois et peint par le Marseillais Étienne Peson. En 1690, la construction de la Royal Poudrerie commence, qui s’est développée au fil des siècles pour couvrir plus de 100 ha. Elle est restée longtemps l’entreprise principale de la commune et a cessé toute activité en 1974.
Révolution française
Peu avant la Révolution française, l’agitation monte. Outre les problèmes fiscaux présents depuis plusieurs années, la récolte de 1788 fut mauvaise et l’hiver 1788-89 très froid. L’élection des États généraux de 1789 avait été préparée par ceux des États de Provence de 1788 et de janvier 1789, qui avaient contribué à faire émerger les oppositions de classe politique et à provoquer une certaine agitation. C’est au moment de la rédaction des cahiers de griefs fin mars qu’une vague d’insurrection a secoué la Provence. Le 5 avril 1789, une émeute due à la crise des fruits a lieu. Pendant quelques années pendant la Révolution, le village est rebaptisé Port-Chamas.
A Port-Chamas, le comité de surveillance a été créé en 1793. Il a été recruté en partie parmi les paysans ordinaires, parfois analphabètes, et son institution marque en quelque sorte l’apogée démocratique de la Révolution. Les membres analphabètes prennent leur place dans les débats. Le comité, en charge du suivi de l’application des lois, consacre une grande partie de son activité à leur lecture, leur copie, à discuter de leur portée, participant ainsi à la formation politique et démocratique des citoyens. Il transforme également l’outil de la Terreur contre les ennemis de la Révolution.
Époque contemporaine
Les deux principaux quartiers du village, qui s’étaient développés, autour de la mairie pour l’un et près du port pour l’autre, étaient reliés par un tunnel. En 1863, il s’est effondré; la municipalité décide alors de la construction de l’aqueduc du Plan ou du Pont de l’Horloge. Aujourd’hui, Saint-Chamas est devenue une grande ville résidentielle et touristique qui a su conserver certaines industries et préserver son patrimoine et son apparence de village provençal où il fait bon vivre.
Héritage historique
La commune compte trois monuments inscrits à l’inventaire des monuments historiques (un «classé» et deux «inscrits») et un monument inscrit à l’inventaire général du patrimoine culturel. De plus, il compte 26 objets inscrits à l’inventaire des monuments historiques et aucun objet inscrit à l’inventaire général du patrimoine culturel:
le pont Flavien enjambant la Touloubre à l’entrée de Saint-Chamas, construit au I er siècle est classé depuis 1840
l’église Saint-Léger, inscrite depuis le 6 décembre 1957;
le viaduc de Saint-Chamas qui supporte la voie ferrée qui relie Avignon à Marseille via Arles et Tarascon et traverse la Touloubre, immatriculée depuis le 28 décembre 1984.
Chapelle Saint-Pierre
Initialement dédié au saint patron des pêcheurs, il a tour à tour servi de hangar pour les bateaux de pêcheurs, d’entrepôt pour les services techniques de la ville et de dojo. Superbement restauré par l’architecte Serge Ricard, il abrite l’Office de Tourisme de Saint-Chamas depuis 2006. Pôle culturel de la ville, des expositions de peinture y sont régulièrement organisées et ses cimaises ont déjà soutenu les toiles de grands peintres. Parmi eux, René Seyssaud, Antoine Serra, Guy Toubon, Pierre Gartier… Vous pouvez également venir écouter des formations musicales et des conférences.
Patrimoine culturel
Musée municipal Paul Lafran
Situé sur la place des Pénitents, au cœur du vieux village, le musée municipal Paul Lafran, Musée de France, est installé depuis 1952 dans l’ancien hôtel de ville du XVIIe siècle. Il nous fait découvrir notre histoire locale grâce à sa salle d’ethnographie constituée principalement de dons des Saint-Chamasséens: documents relatifs à la Poudrerie nationale de Saint-Chamas, textiles, vêtements et rubans d’Arles, objets de la vie quotidienne, instruments de musique…. De très beaux ex-voto de la chapelle Notre Dame de Miséricorde ornent l’escalier menant au deuxième étage où une magnifique salle abrite de nombreux tableaux de René Seyssaud, Pierre Ambrogiani, Vincent Monte, Maurice Berle, Jean Ordonneaud et de nombreux artistes locaux. Une salle d’archéologie présente les résultats des fouilles de Paul Lafran et de son équipe.
Événements et festivités
Saint-Chamas est une ville festive et traditionnelle, chaque année une vingtaine de festivités différentes inondent les rues de la commune. Les traditions préférées sont l’abrivado, la fête du soupeso, le carnaval et la fête du port avec ses feux d’artifice. Mais Saint-Chamas fait également la part belle à des festivals plus jeunes comme « The Run Color », le festival de musique, le festival du port avec ses manèges et bien d’autres. Selon les saisons, les festivités apportent chacune une animation et une festivité variées: l’hiver avec sa magie de Noël et l’arrivée du Père Noël, comme pour la saison estivale, les festivités mettent en avant le sport, l’étang -bouille, l’aventure médiévale et son célèbre port Festival.
Espaces naturels
Bio-hutte
Le Port de Saint Chamas, fortement engagé dans la croissance bleue – labellisation AFNOR Ports Propres (1er port de l’étang de Berre à avoir obtenu la certification), a été le premier de l’étang de Berre à expérimenter les Biohut, habitats artificiels conçus par la société montpelliéraine ECOCEAN, destiné à favoriser la reproduction des poissons sur les côtes. En collaboration avec Gipreb, le projet a été initié en 2017 et a finalement vu le jour en 2019, 2 ans de travail autour d’un projet d’envergure pour le port.
Le parc à neige soufflée
Le Conservatoire du Littoral, propriétaire de la Poudrerie, et le Sianpou, qui gère le site des communes de Miramas et Saint-Chamas, s’emploient à préserver et restaurer ce patrimoine exceptionnel. Ouvert au public, mais régi par un arrêté préfectoral relatif à la réglementation de la circulation des personnes et des véhicules dans les zones sensibles, l’ouverture du parc en été reste incertaine.
La Petite Camargue
Espace naturel exceptionnel classé zone natura 2000, avec ses 100 hectares, ce domaine est l’une des dernières zones humides de l’étang de Berre. Son approvisionnement en eau douce et saumâtre est à l’origine du large éventail de milieux naturels humides qu’il présente et lui a valu son nom de « Petite Camargue ». Vous y trouverez une flore et une faune remarquables: plus de 200 espèces d’oiseaux, 4 espèces d’amphibiens dont 2 espèces de crapauds rares, 7 espèces de chauves-souris, 8 espèces de reptiles dont 4 serpents, tous protégés et inoffensifs, 31 espèces de libellules, 36 espèces de papillons et 5 espèces de plantes protégées.
Parcs Communaux
Le site des Creusets cache le plus ancien habitat connu de la commune: des abris sous roche au Collet du Verdon, point culminant de Saint Chamas à 121 m. altitude. Les résultats des fouilles entreprises par M. Lafran sont visibles au Musée municipal.
Les ports
Premiers Ports Propres certifiés à Etang-de-Berre Le Centre Nautique Municipal de Saint-Chamas vient d’obtenir sa certification Ports Propres par l’Association Française de Normalisation. Ports Propres est la première et la seule approche de gestion environnementale des marinas à l’échelle européenne. Il traduit une volonté forte des gestionnaires de ports de plaisance de s’engager concrètement pour lutter en faveur de la préservation des milieux aquatiques et du développement durable des activités côtières et marines. Après s’être engagé dans cette démarche qualitative, le Port Notre Dame est le premier Port Propre certifié de l’Étang de Berre.