Style Directoire

Le style Directoire, décrit une période dans les arts décoratifs, la mode, et surtout la conception de meubles, en même temps que le Directoire français post-Révolution (du 2 novembre 1795 au 10 novembre 1799). Le style utilise des formes architecturales néoclassiques, une sculpture minimale, des étendues planaires de placages à grain élevé et une peinture décorative appliquée. C’est un style transitionnel entre Louis XVI et Empire.

Le style Directoire a été principalement créé par les architectes et designers Charles Percier (1764-1838) et Pier François Léonard Fontaine (1762-1853). Dans son utilisation de la forme architecturale néoclassique et des motifs décoratifs, le style anticipe le style Empire légèrement plus tardif et plus élaboré, qui fut introduit après l’établissement du Premier Empire français par Napoléon.

Le style Directoire reflète la croyance révolutionnaire dans les valeurs de la Rome républicaine:

« Les vertus stoïques de la Rome républicaine ont été défendues comme normes non seulement pour les arts, mais aussi pour le comportement politique et la moralité privée.Les conventionnels se considéraient comme des héros antiques.Les enfants ont été nommés d’après Brutus, Solon et Lycurgus. Jacques-Louis David en tant que rituels antiques, même les chaises dans lesquelles siégeait le comité de Salut Publique étaient faites sur des modèles antiques imaginés par David …. En fait, le néoclassicisme est devenu à la mode « .

Styles précédents ou préexistants
Style Louis XVI: à partir de 1785, il annonce le style Empire, avec l’apparition de certains thèmes décoratifs.

Caractéristiques principales
Les formes sont plus simples: les courbes discrètes et les lignes droites sans rigidité se combinent dans une grande élégance. Le style Directoire annonce le style Empire sans avoir la lourdeur.

Tirant son nom du Directoire, c’est-à-dire du gouvernement des Directeurs qui a duré quatre ans, de 1795 à 1799, ce style ne forme pas une entité indépendante, mais doit être défini comme un phénomène de transition, faisant le lien entre Styles Louis XVI et Empire. En un mot, c’est un style qui vient à la fois de Louis XVI et des débuts de l’Empire. Déjà sous le règne de Louis XVI, un mouvement prônant une imitation plus fidèle des modèles anciens avait vu le jour; Cependant, ce n’est qu’avec l’Empire qu’il a atteint sa pleine maturité. Si la Révolution de 1789 n’était pas à l’origine d’un changement radical dans le domaine du mobilier, elle permettait encore d’accélérer le mouvement, celui-ci répondant précisément au goût des révolutionnaires pour les idéaux républicains des sociétés de l’Antiquité.

De nombreuses pièces appartenant au style Directoire prolongent la tradition classique de Louis XVI, mais avec un traitement plus sévère. A ce moment, pleins d’allégories de toutes sortes, des emblèmes révolutionnaires envahissent les meubles, les décors muraux et les textiles. Parmi eux se trouvent le bonnet phrygien (liberté), les niveaux spirituels (égalité), les mains jointes (fraternité), les pics (liberté de l’homme), l’oeil inscrit dans un triangle (raison), les trois ordres de la nation sont la croix (clergé), l’épée (noblesse) et la pelle invoquée du bonnet phrygien (le troisième état), etc.

Le mobilier devait être la copie exacte des pièces découvertes par les fouilles de Pompéi, ou être inspiré par des représentations sur des vases antiques ou des bas-reliefs.

David, le peintre, a fait plus pour l’établissement de ce nouveau goût que tout autre. Il a dessiné une série de pièces – copies plus ou moins exactes de modèles gréco-romains – et a ordonné à Jacob de les produire pour lui en 1789 ou 1790. Parmi ces pièces célèbres étaient des chaises incurvées en acajou avec base en forme de X, inspiré par le klismos grec et le lit de repos gracieux et pur sur lequel David représentait madame Récamier.

La révolution a entraîné la suppression des corporations commerciales; En effet, les règles par lesquelles les corporations contrôlaient la formation des artisans, leur apprentissage et leur compagnie étaient abolies et rien n’empêchait plus la libre production des produits manufacturés, quelle que fût la profession concernée. Les arts de luxe, comme la production de meubles, commencent à décliner à cette date, à l’exception des prestigieux meubles fabriqués sous le Premier Empire par des artisans qui conservent les traditions d’excellence des règnes des trois Louis.

La plus célèbre décoration intérieure des dernières années de la République appartenait sans doute à madame Récamier. À la pointe de l’évolution stylistique, cet ensemble est dû au génie de deux hommes, Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine, les fameux ornementistes.

Sculptés dans l’acajou, les sièges et les lits de repos, avec de larges courbes rappelant de manière convaincante leurs modèles grecs, sont souvent remarquables dans leur traitement raffiné et archéologiquement documenté. D’autres types de meubles de cette période présentaient souvent des ornements extravagants, à la fois archéologiques et symboliques, tels que des épées romaines, des éclairs de Jupiter, des pieds d’animaux crochus et des museaux de lions.

Après la campagne égyptienne de Napoléon, à laquelle participèrent un grand nombre de savants, d’écrivains et d’archéologues, la France et l’Europe furent assaillies par l’égyptomanie la plus virulente. Parmi les observateurs se trouvait l’architecte et archéologue Dominique Vivant Denon (1747-1825) qui profita de son séjour en Egypte pour collecter le matériel d’un livre, Le Voyage en Basse et Haute Egypte, publié en 1802. Ce travail important, très rapidement connu pour ses descriptions et ses planches reproduisant des sphinx et des pylônes, a contribué très largement à la diffusion d’ornements de type égyptien. En effet, peu après sa publication, de nombreuses pièces d’inspiration égyptienne sont apparues dans les collections de dessins de Percier et Fontaine.

Par le coup d’État du 9 novembre 1799, Napoléon établit le consulat et devient lui-même premier consul. Cet acte marque le début de son rôle dans l’évolution artistique, bien qu’il n’accède au trône qu’en 1804. Dès 1799, une de ses préoccupations est de reconstituer une nouvelle cour; pour lui donner un cadre digne, il occupait les palais existants, mais il voulait les remeubler pour évoquer ses propres réalisations et son régime. A cet effet, il employa Percier et Fontaine, ardents défenseurs du goût ancien, qui redécorèrent Saint-Cloud, les Tuileries, le Louvre et d’autres appartements palatiaux dans un style caractéristique de cette époque, marqué par d’importantes conquêtes militaires. C’est sous le Consulat que naquit le style érudit et archéologique qui devait être celui du Premier Empire, né du génie de Percier et de Fontaine. La décoration intérieure multiplie ainsi les symboles associés à la guerre et les figures de la victoire avec des ailes déployées et des draperies flottantes; plus tard sont venus les emblèmes impériaux, comme les aigles. Évidemment, l’art grec sobre et simple n’a pas réussi à rendre ce que le pouvoir impérial voulait exprimer dans la grandeur et l’héroïsme. Le style de Napoléon est allé chercher ses modèles dans l’art massif et pompeux de la Rome antique.

Peu de meubles ont reçu de nouvelles formes avant l’Empire. Dans le champ du siège, deux types très communs sont discernables et, comme tous les sièges Directoire, leurs pieds arrière, de section carrée, ont une courbure en forme d’épée. Ceux-ci sont ensuite étendus par les montants du fichier; cette particularité est le premier élément que nous remarquons dans les imitations du klismos grec et ne manque pas d’élégance. Des deux types de siège Directoire, le premier est encore proche du style Louis XVI. Le dos, légèrement concave, a des montants évasés formant des angles plus ou moins prononcés avec le rail supérieur. La seconde a entretemps un dossier inversé en crosse, à la manière du klismos. Les deux types communs aux deux types sont les pieds avant, toujours tournés et effilés; les accoudoirs se terminent par des boutons, des volutes ou sont à angle droit et ornés, à la jonction avec le dossier, d’une paume ou d’une coque sculptée. Les supports d’accoudoir sont en forme de balustres ou de colonnes; parfois, comme c’est le cas avec l’une des chaises de Mme Récamier, les supports prennent la forme d’un sphinx ailé ou d’un motif similaire. L’ornement sculpté, peu tourmenté à ce moment-là, se décline en marguerites, en étoiles, en soupières – un type de vase antique -, en filets de relief; le losange, complet ou à angles repliés, est l’un des motifs de Directoire les plus répétés.

Ornementation
L’ornementation gagne en sobriété, d’autant plus que la Révolution a conduit à la fermeture de nombreux ateliers d’ébénisterie. Le style pompéien prédomine, mais les motifs inspirés de la Renaissance sont aussi très à la mode et les premières décorations de style égyptien apparaissent, toutes interprétées dans une gamme de couleurs très particulières. Les motifs en stuc ou les sculptures se distinguent par leurs couleurs vives et éclatantes sur les murs bruns pompéiens, les mauves, les oranges, le noir étant les couleurs préférées des tentures. Quant aux motifs, on voit apparaître la palmette et surtout des motifs d’inspiration ancienne (cygnes, sphynges) ou militaires (casques, trophées, épées). On note l’utilisation fréquente des motifs géométriques (losanges, hexagones). Le mobilier est souvent laqué.

Meubles

Meubles communs
Siège
chaise
Fauteuil (avec les dos inversés à l’arrière dit « avec des bâtons » ou avec « cornes »)
Table (les guéridons sont très populaires)
Commode rectangulaire: elles sont dans le prolongement du style Louis XVI mais sont traitées plus sobrement.
Bureau
Bureau
secrétaire
cabinet
Buffet
Lit

Nouveaux meubles
Buffet bas
Lit croisé (ou lit d’appoint)
Chaise Curule (répétition de l’Antiquité)

Madame Récamier sur une banquette de style Directoire, Jacques-Louis David (1800)
méridien ou lit de repos: c’est le meuble le plus emblématique du Directoire; elle est sans doute d’inspiration grecque. Il est caractérisé par des dos inversés, de dimensions identiques, comme celui rendu célèbre par le portrait de Madame Récamier peint par David, ou de tailles légèrement inégales, tandis que les pieds peuvent être dans un haut ou affecter la forme gracieusement courbée des pieds postérieurs des places. Le lit de bateau, typique de l’Empire, a fait son entrée avant le début du Premier Empire.

Matériaux
Bois
L’acajou est le bois préféré. Cependant, nous pouvons noter l’utilisation d’arbres fruitiers et de noix. Nous voyons également des cadres de meubles en hêtre doré, peints ou plaqués en acajou.

Ornementation
Le bronze est souvent utilisé pour les jambes et certains ornements des tables. Le marbre et la porcelaine sont affectés à la réalisation de plateaux.

Cabinet Makers Représentant de Style
Guillaume Beneman
Martin-Guilhaume Biennais
Georges Jacob
Adam Weisweiler