Musée d’Histoire de France, château de Versailles

Peu de temps après être devenu roi en 1830, Louis Philippe I décide de transformer le palais, vide de mobilier et en mauvais état, en un musée consacré à « Toutes les gloires de France », peintures et sculptures représentant de célèbres victoires et héros français. Les murs des appartements des courtisans et des membres inférieurs de la famille royale au premier étage (style américain du deuxième étage) ont été démolis et transformés en une série de plusieurs grandes galeries: la salle du couronnement où est exposée la célèbre peinture du couronnement de Napoléon Ier par Jacques-Louis David; la salle des batailles; commémoration des victoires françaises avec des peintures à grande échelle; et la salle de 1830, qui célébrait le nouveau pouvoir de Louis-Philippe lors de la Révolution française de 1830. Quelques tableaux du Louvre, dont des œuvres de l’histoire de France de Philippe de Champaigne, Pierre Mignard, Laurent de La Hyre, Charles Le Brun, Adam Frans van der Meulen, Nicolas de Largillière, Hyacinthe Rigaud, Jean-Antoine Houdon, Jean-Marc Nattier, Élisabeth Vigée Le Brun, Hubert Robert, Thomas Lawrence, Jacques-Louis David et Antoine-Jean Gros. D’autres ont été commandés spécialement pour le musée par des artistes éminents du début du XIXe siècle, dont Eugène Delacroix, qui a peint Saint Louis lors de la victoire française sur les Britanniques lors de la bataille de Taillebourg en 1242. Parmi les autres peintres figurent Horace Vernet et François Gérard. Un tableau monumental de Vernet montre Louis Philippe lui-même, avec ses fils, posant devant les portes du palais.

Le renversement de Louis-Philippe en 1848 mit fin à ses grands projets pour le musée, mais la galerie des batailles est toujours d’actualité et est parcourue par de nombreux visiteurs dans les appartements royaux et les grands salons. Un autre ensemble de pièces au premier étage a été transformé en galeries sur Louis XIV et sa cour, présentant des meubles, des peintures et des sculptures. Au cours des dernières années, onze salles du rez-de-chaussée entre la chapelle et l’Opéra ont été transformées en une histoire du palais, avec des écrans et des modèles audiovisuels.

Galeries historiques
Au XIX e siècle, Versailles connaît un nouveau destin et devient un musée consacré à « toutes les gloires de la France », selon les souhaits de Louis Philippe, devenu roi des Français en 1830. Les collections, principalement composées de peintures et de sculptures, s’enrichissent le début du XX e siècle.

Aujourd’hui, le musée tel que le souhaitait Louis-Philippe n’en est plus mais certaines chambres existent toujours et ne sont accessibles qu’avec la visite guidée « Versailles à travers les siècles ».

Après la Révolution de 1830 qui expulsa le pouvoir, Charles X, dernier frère de Louis XVI, son cousin Louis-Philippe d’Orléans fut proclamé roi des Français. Par une décision prise en 1833, le nouveau souverain manifesta son désir de trouver une nouvelle mission à Versailles. Il a pris son statut de résidence royale (une qualité qui ne correspondait plus à la réalité depuis 1789) et a transformé le château en musée. Passionné d’histoire, discipline devenue alors une véritable science, il décide de rassembler toutes les images peintes, sculptées, dessinées et gravées illustrant des événements ou des personnages de l’histoire de la France depuis ses origines.

Pour ce faire, Louis-Philippe s’inspire des collections des anciennes collections royales, princières, privées et institutionnelles, qu’il complète par des copies et des œuvres rétrospectives commandées à des artistes contemporains. Il a chargé son architecte Frédéric Nepveu de concevoir et de réaliser les transformations nécessaires. Nepveu, interprète de la volonté royale, fut amené à faire de grands bouleversements dans le château, notamment dans les ailes du Nord et du Midi, où furent sacrifiés tous les appartements qui, sous l’Ancien Régime, accueillaient les princes et les courtisans. la plupart des boiseries et des éléments décoratifs distinctifs ont été retirés pour être préservés. De résidence, le château devient un musée.

Pour Louis-Philippe, ce musée, inauguré en juin 1837 et consacré «à toutes les gloires de la France», contribuera symboliquement à la réconciliation des partisans des différents régimes qui se sont succédé depuis 1789 et renforce ainsi sa propre légitimité de roi de toutes les Français, réuni autour de l’histoire nationale dont le nouveau souverain réclamait l’héritier et le continuateur.

Après la chute de Louis-Philippe en 1848 et la Seconde République, c’est Napoléon III qui achève le musée, mais la guerre de 1870-1871 marque une nouvelle étape dans le développement de l’ensemble. Versailles fut occupée par les Prussiens de septembre 1870 à février 1871 et l’Empire allemand fut solennellement proclamé dans la Galerie des Glaces le 18 janvier 1871. L’Assemblée nationale vient de s’installer en mars 1871, à laquelle se sont joints les ministères pendant la Commune et le La Troisième République est établie le 30 janvier 1875. À la fin du XIX e siècle, le conservateur Pierre de Nolhac s’efforce de rendre à Versailles son caractère de résidence royale et de réorganiser les collections. Il démantèle certaines des installations du musée Louis-Philippe, entame un redéploiement des collections et met en place une politique active d’acquisition.

Aujourd’hui, Versailles offre donc deux faces distinctes et complémentaires: la résidence royale de l’Ancien Régime et le musée du XIX e siècle.

Les salles des croisades
La création, en 1837, de ces cinq salles installées dans l’aile nord s’inscrit pleinement dans la vogue du moyen âge qui s’est développée sous le règne de Louis-Philippe. Le thème des croisades provient directement d’œuvres historiques récentes (comme l’Histoire des croisades de Joseph-François Michaud, publiée entre 1812 et 1822). Il a encouragé le roi à commander une collection iconographique de près de cent cinquante peintures destinées à être placées dans un décor néogothique exceptionnel, dont tous les éléments (boiseries peintes et sculptées, mobilier, luminaires) ont été spécialement conçus. Eugène Delacroix, qui a peint l’entrée des Croisés à Constantinople (achevé en 1840), fait partie des artistes mandatés. Le tableau a été transféré au Louvre en 1885 et remplacé à Versailles par une copie.

Dans la plus grande salle, Louis-Philippe a la porte en cèdre de l’hôpital de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem à Rhodes et lui a été offerte par le sultan Mahmoud II.

Les salles de l’afrique, de la crimée et de l’italie
Sous ce terme, on entend un ensemble de sept pièces au premier étage de l’aile nord. Les trois premiers, auxquels un escalier monumental permet l’accès, ont été consacrés, par la volonté de Louis-Philippe, à l’illustration de la conquête de l’Algérie entre 1830 et 1847. La prétendue salle de Constantine montre le siège et la capture de la ville en octobre 1837. De part et d’autre de cette salle, deux autres salles sont consacrées à la prise du Smala d’Abdelkader le 16 mai 1843 (illustré par l’immense tableau d’Horace Vernet qui mesure plus de 20 mètres de long et 5 mètres de haut) , l’autre au succès français au Maroc, prélude au traité de Tanger de 1844.

Après la révolution de 1848 et la chute de Louis-Philippe, Napoléon III reprend l’extension de cet ensemble pour célébrer ses triomphes militaires obtenus en Crimée (saisie de Sébastopol, 1855) et en Italie (victoire de Solférino, 1859). Enfin, la III e République conclut cette collection monumentale par l’évocation de la guerre de 1870 (le chargement de Reichshoffen par Aimé Morot, 1887).

Ces salles sont maintenant utilisées comme expositions temporaires et sont rarement visibles dans leur intégralité.

Les salles de l’empire
Le rez-de-chaussée de l’aile sud, sous la galerie Battles, est occupé par un ensemble de treize salles datant des premiers aménagements entrepris par Louis-Philippe à Versailles. Après quelques hésitations, le roi choisit d’illustrer les campagnes militaires du Directoire, du Consulat et de l’Empire. Les peintures – dont beaucoup étaient des commandes de Napoléon – sont placées dans un riche décor de boiseries et de panneaux peints qui contribuent également au sujet de l’enfilade, même si la pendaison actuelle – résultant de nombreuses modifications – ne correspond plus toujours à la chronologie initialement prévue par Louis-Philippe.

Les penthouses du nord et du midi
Les penthouses de l’aile nord et de l’aile sud ont été entièrement rénovés sous Louis Philippe et offrent maintenant de longues étendues où sont exposées la plupart des collections de peintures du musée, dans l’ordre chronologique de la Révolution française (grenier Chimay, au-dessus de la reine). appartement) à la célébration du traité de Versailles de 1919 au bout de l’aile nord.

Galerie des batailles
La galerie Battles est l’élément le plus important des galeries historiques créées au château de Versailles par Louis-Philippe. Il occupe presque tout le plancher de l’aile sud du château et est consacré à l’illustration, en trente tableaux, de près de quinze siècles de succès militaires français, de Clovis à Napoléon.

La galerie des batailles est la plus grande salle du château (120 mètres de long, 13 mètres de large). Il occupe presque tout le premier étage de l’aile sud. Conçu et fabriqué à partir de 1833, il est solennellement inauguré le 10 juin 1837 et marque le point culminant de la visite du musée de l’histoire de France.

Louis-Philippe rassemble trente-trois peintures représentant les grandes batailles qui ont marqué l’histoire nationale, de la victoire de Clovis à Tolbiac à celle de Napoléon à Wagram en 1809. Toutes les dynasties qui ont régné sur la France sont évoquées: Mérovingiens, Carolingiens, Capétiens, Valois et Bourbons. Louis-Philippe, avec habileté, voulut y ajouter l’illustration des victoires de la Révolution et de l’Empire. Son message est simple: la France se bat contre des ennemis de l’intérieur et de l’extérieur; il est maintenant glorieux, pacifique et prêt à entrer dans une nouvelle ère fondée sur la paix et la prospérité.

Tous les autres ont été réalisés pour la galerie entre 1834 et 1845 par les peintres du moment, Alaux, Bouchot, Couder, Delacroix, Devéria, Feron, Fragonard, Frank, Heim, Larivière, Mauzaisse, Picot, les frères Scheffer, Schnetz, Schopin, Steuben et Vernet. L’architecture de la galerie, développée par Frédéric Nepveu, probablement sur les conseils de Pierre-Léonard Fontaine, évoque les projets de celui-ci pour la Grande Galerie du Louvre sous le Consulat et l’Empire. C’est un espace solennel, ponctué de piliers, éclairé par des fenêtres voûtées et richement décoré de marbres et de stucs peints et dorés. La galerie est également conçue comme un panthéon de gloires nationales, car elle présente une série de quatre-vingts bustes d’officiers tués au combat ainsi que des tables de bronze portant les noms de princes, de gendarmes, de maréchaux et d’amiraux. fatalement pour la France.

Depuis son inauguration, la galerie est restée intacte, avec toutes les œuvres commandées par le Citizen King pour son ornement. Il reste l’un des témoignages les plus impressionnants du projet de Louis Philippe pour Versailles et l’un des plus beaux exemples des grands musées de développements au XIX e siècle.

château de Versailles

Classé 30 ans sur le site du patrimoine mondial, le château de Versailles est l’une des plus belles réalisations de l’art français au XVII e siècle. L’ancien pavillon de chasse de Louis XIII fut transformé et agrandi par son fils Louis XIV qui installa sa cour et son gouvernement en 1682. Jusqu’à la Révolution française, les rois se succédèrent, embellissant chacun à leur tour le château.

Le château compte désormais 2 300 chambres réparties sur 63 154 m2.

En 1789, la Révolution française oblige Louis XVI à quitter Versailles pour Paris. Le château ne sera jamais une résidence royale et connaît un nouveau destin au XIX e siècle: en 1837, il devint musée de l’histoire de France, par la volonté du roi Louis-Philippe, qui accéda au trône en 1830. Les chambres du Château accueillent de nouvelles collections de peintures et de sculptures représentant à la fois les grands personnages qui illustrent l’histoire de la France et les grands événements qui la marquent. Ces collections sont enrichies jusqu’au début du 20ème siècle. C’est alors que, sous l’influence de son curateur le plus éminent, Pierre de Nolhac, le château renoue avec sa propre histoire en retrouvant, dans l’ensemble du corps central, son aspect de résidence royale de l’Ancien Régime.

Le château de Versailles n’a jamais eu de fonction de protection au sens du château médiéval. À partir de la Renaissance, le terme « château » désigne la situation rurale d’une résidence somptueuse, par opposition au palais urbain. On parle donc du « Palais du Louvre », au coeur de Paris, et du « Château de Versailles », à la campagne. Versailles était alors un village, détruit en 1673 pour faire place à la nouvelle ville voulue par Louis XIV. Aujourd’hui, pièce maîtresse de l’urbanisme de Versailles, le château semble désormais loin de la campagne qui le distinguerait d’un palais. Pourtant, du côté jardin, à l’ouest, le domaine de Versailles jouxte encore les bois et les champs agricoles.