Villa Ephrussi de Rothschild, Saint-Jean-Cap-Ferrat, France

La Villa Ephrussi de Rothschild, aussi appelée villa Île-de-France, est une villa de bord de mer française située à Saint-Jean-Cap-Ferrat sur la Côte d’Azur. La villa a été conçue par l’architecte français Aaron Messiah, et construite entre 1905 et 1912.

La Villa Ephrussi de Rothschild, somptueuse demeure entourée de neuf jardins idylliques à Saint-Jean-Cap Ferrat sur la Côte d’Azur, a été construite pendant la Belle Epoque par la baronne Béatrice Ephrussi de Rothschild, une femme extraordinaire, au quotidien et au goût pour l’art sont toujours incarnés dans la villa.

La Villa est une résidence de collectionneur, où la porcelaine fabriquée par la Manufacture royale de Sèvres côtoie les tapisseries des Gobelins, les peintures des maîtres et les meubles rares. Les neuf jardins sont décorés de colonnes, de cascades, d’étangs ornementaux, de plates-bandes et d’espèces rares d’arbres.

Membre de la famille bancaire Rothschild et épouse du banquier baron Maurice de Ephrussi, Béatrice de Rothschild a construit sa villa rose sur un promontoire de l’isthme du Cap Ferrat surplombant la Méditerranée. La baronne remplit le manoir de meubles antiques, de peintures de maîtres anciens, de sculptures, d’objets d’art, et réunit une vaste collection de porcelaines rares. Les jardins sont classés par le ministère français de la Culture comme l’un des jardins notables de France.

À sa mort en 1934, la Baronne a fait don de la propriété et de ses collections à la division de l’Académie des Beaux Arts de l’Institut de France et elle est maintenant ouverte au public.

Histoire
Béatrice de Rothschild est née le 14 septembre 1864 de l’union du baron Alphonse de Rothschild avec Leonora von Rothschild (1837-1911) de la branche Rothschild dite « London ». Elle épousa le banquier milliardaire russe Maurice Ephrussi le 5 juin 1883, à l’âge de 19 ans. Le couple se séparera en 1904, la baronne reprochant à son mari une dépendance au jeu.

Le couple est passionné par l’architecture, la nature et l’art et collectionne des demeures somptueuses et des objets rares. La Baronne mène un style de vie de Reine de France à Marie Antoinette.

Comme son père Alphonse, régent de la Banque de France, un des principaux actionnaires de la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et la Méditerranée (PLM), membre de l’Académie des Beaux-Arts, ou son oncle Alfred, conservateur du Wallace À Londres, Béatrice Ephrussi de Rothschild collectionne des œuvres d’art et des résidences.

En raison de son histoire, de son goût pour le français ou l’exotisme du XVIIIe siècle, il s’inscrit dans la lignée des grands collectionneurs d’art de l’époque: Cernuschi, Jacquemart-André, Wallace, Frick, sans oublier de nombreux membres de sa famille (Edmond de Rothschild , Ferdinand de Rothschild (Waddesdon), etc. Elle envisage et amène en train à Beaulieu-sur-Mer les œuvres qu’elle sélectionne sur le quai de la station.Art extrême, on dit qu’elle a acheté une chapelle un jour pour n’en retirer qu’un fresque.

Beatrice Ephrussi a découvert le Cap Ferrat en 1905, lorsque la Côte d’Azur était un lieu de villégiature pour la haute société. Séduit par la beauté naturelle du site, il acquiert sept hectares de terres rocheuses et arides sur la partie la plus étroite de la péninsule, en contestant cette parcelle avec le roi Léopold II de Belgique, désireux d’agrandir sa propriété voisine.

L’architecture de la Villa
Pas moins de cinq années de travail (1907-1912) gigantesques seront nécessaires pour construire cette maison au goût Rothschild qui rappelle les grandes maisons de la Renaissance italienne. Plusieurs architectes sont attendus dont Jacques Marcel Auburtin (1872-1926), Prix de Rome, dont le projet a séduit Beatrice Ephrussi. Ce dernier a confié à Aaron Messiah la construction de la villa «Île-de-France» ainsi nommée en raison de la forme du jardin principal en forme de pont de navire. Béatrice pourrait imaginer, en voyant la mer de chaque côté, être au bord du bateau à vapeur Île de France de la Société Générale des Transports Maritimes (SGTM) en souvenir d’un voyage mémorable. Il a imposé à ses jardiniers le port du béret de marine, donnant ainsi l’illusion de vivre entouré d’équipiers sur un bateau à vapeur autour du monde. Le sol est dynamité et nivelé. La construction peut alors commencer. Le sponsor n’hésite pas à faire réaliser les projets grandeur nature pour assurer le résultat final. En 1912, la villa est habitable.

Beatrice Ephrussi de Rothschild a aménagé cette maison dans une suite de salons, galeries, cabinets, chambres et boudoirs dont le décor est majoritairement ocre.

L’évocateur:
Évocatrice d’un palais italien, cette façade est composée de quatre parties: à l’extrême gauche, une tour d’escalier avec un design très ouvert et fantastique; à l’extrême droite, une aile basse, à arcades, qui s’inspire de la Renaissance italienne; au centre, un porche d’entrée dans un style gothique flamboyant et une baie d’escalier interne dans le style de la Renaissance florentine.

Dans la cour, il y a un puits vénitien en marbre de Vérone et de curieux fer forgé, ainsi qu’une toile de fond décorée de bas-reliefs des cloîtres catalans, et une fontaine avec une Vénus accroupie qui semble sortir de son bain .

Plus que les autres façades, cela semble avoir été conçu pour être vu à distance et à partir de différents points de vue. Il est donc à plus grande échelle et exceptionnellement symétrique. Il a également un plus grand nombre de références: tous les modèles proviennent des écoles de Florence et de Venise. Par exemple, les cadres des baies et des pilastres forment un réseau géométrique strict, reproduisant fidèlement le style de certaines églises vénitiennes. De plus, les mêmes types de marbre sont utilisés: le marbre rouge de Vérone, le marbre blanc de Carrare, le marbre gris clair. Ces reproductions très précises ont été validées par des moulages et des photographies fournis par des artisans italiens et ces références ont ensuite été placées dans une composition moderne, permettant quelques adaptations.

Les appartements d’État:
Le patio était l’endroit où Béatrice accueillait ses visiteurs et organisait ses réceptions. Son architecture s’inspire de celle des villas italiennes de la Renaissance. La plupart des colonnes roses supportant les arcs sont en marbre de Vérone; le reste sont des colonnes métalliques supportant la structure. Béatrice a choisi de dissimuler cette dernière avec une technique astucieuse en trompe-l’œil, imitant les veines caractéristiques du marbre rose.

Des éléments d’églises ou de couvents rythment le décor de cette pièce dont le style contraste avec les pièces qui l’entourent.
La décoration sur les arcades de la galerie entourant le patio est copiée d’un palais vénitien. Le plafond suspendu était à l’origine décoré d’un ciel en trompe-l’œil.

Le grand salon, le plus somptueux de la Villa, donne sur la Baie des Fourmis à Beaulieu-sur-Mer. C’est la parfaite illustration de la sophistication de Béatrice et de son goût prononcé pour le XVIIIe siècle.

Le lambris qui orne les murs provient de l’Hôtel de Crillon à Paris. En 1907, ce manoir a été entièrement rénové pour en faire le palais qu’il est aujourd’hui. L’ancien décor a été enlevé et Béatrice a saisi ces panneaux muraux de l’architecte responsable du travail. Le mobilier est dans le pur style de Louis XVI. Les pieds des tables et des fauteuils sont droits ou coniques, contrairement aux pieds courbés des meubles de style Louis XV.

Avec ses deux alcôves, cette pièce a été conçue pour la conversation après le dîner. Il est décoré de tapisseries de la fin du XVIIIe siècle tissées à la Manufacture royale des Gobelins à Paris et représentant des scènes des aventures de Don Quichotte.

L’appartement de Béatrice:
Béatrice utilisait le boudoir pour écrire ou recevoir ses amis les plus proches.

Orientée à l’ouest vers le soleil couchant, la chambre de la baronne est meublée d’un lit vénitien recouvert de soie chinoise brodée de divers motifs de fleurs et d’oiseaux. Les Rothschild échangeaient de la soie avec la Chine à partir de 1838, à peine quatre ans après la fin du monopole commercial imposé par la Compagnie des Indes orientales.

Dans la chambre, la commode à droite du lit est signée Nicolas Petit, l’un des meilleurs partisans du style Transition, marquant l’alternance entre le rococo de Louis XV et le néo-classicisme de Louis XVI. En plus de cela, il y a un portrait de Béatrice comme une jeune fille, le seul portrait à être conservé à ce jour.

La deuxième partie de la chambre, de forme ronde, donne sur la baie de Villefranche.

Le grand tapis ovale provient de la Manufacture d’Aubusson et date de la fin du règne de Louis XVI. Il fait exactement écho à la forme du plafond. Le plafond est orné d’un tableau de l’école de Venise du XVIIIe siècle représentant le triomphe d’une famille patricienne.

Dans le vestiaire, de minuscules chaussures sont exposées dans une vitrine. C’était une croyance traditionnelle en Chine qu’une femme devrait avoir des pieds minuscules. Béatrice a essayé de répondre à cette exigence au prix de grandes souffrances: tous ses orteils, à part le gros orteil, étaient pliés sous le pied et maintenus là avec des bandes de tissu extrêmement serrées. Une autre vitrine expose de grandes robes mandarines.

Dans la seconde partie du vestiaire, on trouve des robes, des gilets et des tissus en satin, taffetas, soie et velours datant du XVIIIe siècle. Tous représentent un très haut niveau de raffinement.

La salle de bains de Béatrice est un chef-d’œuvre de sophistication. De forme circulaire, son dôme est couvert de lattes de châtaigne culpabilisantes formant un treillis. Sur les murs, les boiseries, peintes au XVIIIe siècle par Pierre Leriche, l’un des peintres de Marie-Antoinette, dissimulent de petits placards abritant le lavabo, la coiffeuse et le bidet.

Au centre de la salle de bain, il y aurait certainement une baignoire alimentée en eau courante. Il n’existe plus aujourd’hui.

La collection Porcelaim:
La salle à manger donne sur la baie de Villefranche et aurait probablement été la chambre de Maurice Ephrussi. Même si lui et Béatrice ont été séparés en 1904, il a trouvé commode de garder une chambre à la Villa. Aujourd’hui, cette salle a été aménagée en salle à manger. Cette pièce et la prochaine maison des collections de porcelaine française de Béatrice, considérée comme l’une des plus riches de France, sinon du monde. Elle a eu son goût pour la porcelaine de son père Alphonse, qui était un grand amateur et collectionneur.

Toute la porcelaine de la salle à manger provient de la Manufacture royale de Sèvres près de Paris, successeur de la Manufacture de Vincennes créée par Louis XV.

La majorité des porcelaines de la salle Porcelaine proviennent de la Manufacture de Vincennes. Vous pourrez admirer les « vases de trois âges », extrêmement rares et appartenir au père de Béatrice ou à une urne antique, autre merveille de la collection.

Les chambres au 1er étage:
Le décor de la chambre du Directoire, les peintures en panneaux, comprend des motifs connus sous le nom de grotesques, très populaires pendant la période Directoire, entre 1795 et 1799. Ils présentent des volutes florales, un motif central suspendu, des animaux exotiques comme des ibis et des singes. Ce type de décor a été inspiré par les décorations antiques découvertes dans les fouilles de Pompéi en 1748. Elles ont eu une influence majeure sur l’art dans la seconde moitié du 18ème siècle.

Avec sa taille généreuse et triple aspect donnant sur la mer et les jardins, la chambre bleue est l’une des plus belles chambres réservées aux clients. Il est décoré de lambris pompéiens de la fin du XVIIIe siècle. Le mobilier est en partie français, mais aussi italien, y compris les chaises bleues avec leurs pieds en forme de pyramide. Le plafond abrite un lustre Meissen du XVIIIe siècle orné de fleurs, parmi lesquelles Béatrice avait placé un petit oiseau en porcelaine. Ce lustre a été électrifié au début du 20ème siècle.

La tapisserie tire naturellement son nom des tapisseries ornant ses murs et notamment la grande tapisserie de près de 20 m2 accrochée au mur du fond. Fabriqué par la manufacture royale des Gobelins, son motif rouge flamboyant représente l’hommage de Bacchus à Ariane.

Deux des autres tapisseries ont été créées à partir de dessins de François Boucher. Ils représentent des scènes pastorales et romantiques. On montre un jeune couple parmi les arbres, assis sous le buste de Pan, le dieu de la nature. Le décolleté béant de la jeune femme expose un de ses seins. Elle a perdu sa chaussure et vous pouvez voir les détails de ses ongles. Cette scène romantique très raffinée était à l’origine montée dans des panneaux muraux.

Le mobilier de la pièce est représentatif de l’expertise des ébénistes français au XVIIIe siècle. Au centre de la pièce, la table tric-trac estampillée Pierre Garnier est une preuve supplémentaire de l’amour des jeux pour Béatrice. Il est entouré de chaises, de fauteuils et de canapés aux pieds fuselés et cannelés, tapissés de tapisseries de Beauvais.
Le bureau à plateau incliné, réalisé par l’ébéniste René Dubois, est orné de panneaux peints de différentes nuances de vert, ce qui lui confère son originalité. Les couleurs utilisées pendant la période étaient les gris et les beiges.

Cette petite porcelaine de Meissen est entièrement dédiée à la porcelaine allemande, en particulier la fameuse porcelaine de Meissen, la manufacture saxonne qui l’a produite au début du 18ème siècle. En 1710, Meissen devient la première manufacture de porcelaine dure, créée en Occident.

Dans la vitrine, plusieurs éléments rappellent le goût pour la chinoiserie qui prévalait à cette époque: un étrange éléphant au corps de cochon, les oreilles d’un homme, un tronc de pipe et les dents d’un carnivore, tout droit sorti de l’imagination du modélisateur Johann Kirchner et Joseph Fröhlich, l’un des bouffons du souverain de l’électorat de Saxe.

La chambre des singes tire son nom du décor de la pièce où le motif singe est omniprésent. L’utilisation de cet animal dans la décoration n’est pas négligeable: les singes étaient très à la mode au 18ème siècle et Béatrice en possédait deux comme animaux de compagnie. Le décor de cette pièce témoigne du goût de la baronne pour l’impertinence et la liberté du XVIIIe siècle.
Les panneaux proviennent tous d’hôtels particuliers à Paris et présentent des musiciens singes: un trompettiste, un violoniste, un chef d’orchestre, un chanteur … Il y a tout un orchestre ici. Au-dessus du miroir, il y a plus de singes, par exemple, jouant avec des flammes, patinant, faisant des acrobaties et buvant.

Dans la vitrine, les petits musiciens de singe en porcelaine de Meissen sont d’un rare niveau de qualité. Ils forment un second orchestre, faisant écho au premier sur les panneaux. Cet orchestre était une caricature de la cour de Saxe. Par exemple, le chef d’orchestre, portant la plus grande perruque, piétinant ses pieds dans son pantalon rose vif et ouvrant la bouche pour montrer ses longues dents blanches, aurait représenté le Premier ministre von Brühl. Cet ensemble a été un succès phénoménal – et a provoqué un scandale phénoménal. C’est l’un des trésors des collections de la Villa Ephrussi.

La salle chinoise contient ce qu’on appelle « chinoiserie ». Ces types d’objets sont arrivés en France à partir du 17ème siècle grâce aux ambassadeurs du Siam, aujourd’hui connu sous le nom de Thaïlande. Entre 1684 et 1686, les navires qui les accompagnaient étaient essentiellement remplis de cadeaux pour le roi Louis XIV.

Les jardins:
La villa est entourée de neuf jardins, chacun sur un thème différent: florentin, espagnol, jardin à la française, exotique, un jardin de pierre, un jardin japonais, une roseraie, provençale et un jardin de Sèvres. Ils ont été créés entre 1905 et 1912 sous la direction de l’architecte paysagiste Achille Duchêne.

Le jardin a été conçu comme un navire, à voir de la loggia de la maison, qui était comme le pont d’un navire, avec la mer visible de tous les côtés. Elle a été inspirée par un voyage qu’elle a fait sur le paquebot Île de France, et la villa a reçu ce nom. Les trente jardiniers qui entretenaient le jardin étaient habillés en marins, avec des bérets à pompons rouges.
  
Le jardin à la française
Béatrice a conçu ce jardin principal en forme de pont de bateau, décoré de cascades et d’étangs, avec le Temple de l’Amour à l’avant. Et, comme elle pouvait voir la mer de chaque côté, elle pouvait imaginer être à bord du bateau à vapeur «Ile de France», nom qu’elle donna à la Villa en souvenir d’un voyage inoubliable. De la loggia, l’amiral Béatrice pouvait observer son équipe de trente jardiniers, tous portant des bérets avec un pompon rouge!

Des arbres tels que des oliviers centenaires, des haies de cyprès et des pins d’Alep occupent une place de choix dans le jardin. Pendant la nuit, des lampes intelligemment disposées éclairaient leur feuillage et aussi le grand étang. Cela signifiait que Béatrice pouvait aussi admirer le spectacle de loin alors qu’elle revenait de ses soirées baccarat ou du casino de Monte-Carlo.

Ce jardin comprend un haut parterre devant la villa, des pelouses décorées d’urnes à flammes et de grandes urnes de la Renaissance italienne appelées « vases cardinaux », un grand parterre ovale avec un canal et des bassins ornementaux, et une touche exotique fournie par des palmiers et l’odeur des agaves.

Pour ajouter à la sensation de conte de fées, les fontaines musicales jaillissent du grand étang comme un grand ballet aquatique.

Les jardins de la Villa ont été cultivés selon les principes de la culture biologique ces dernières années. Tous les traitements chimiques ont été remplacés par:
– engrais d’ortie,
– fertilisant organique,
– traitement à l’ozone des bassins
– l’utilisation de coccinelles pour éliminer les pucerons sur les roses,
– des traitements à l’huile de colza pour les orangers,
– des biostimulants pour le buis,
– et un traitement pour les roses à l’aide d’un produit à base de citron et de sarriette.

Le jardin espagnol
Le jardin espagnol prend la forme d’un patio couvert, traversé par un étroit canal rempli de plantes et entouré sur les trois autres côtés par de fines arcades corinthiennes. Les murs ocres et les arches créent une ambiance orientale. En été, datura, arum lys et chèvrefeuille donnent leurs parfums capiteux. Les grenadiers méditerranéens cèdent la place à strelitzia reginae, autrement dit oiseau de paradis, avec ses étranges pétales bleu et orange à pointes qui ressemblent à la tête des oiseaux tropicaux. Autour des étangs pousse le papyrus d’Égypte et les énormes feuilles perforées de Monstera deliciosa, communément appelées «usine de fromages suisses».

Le jardin florentin
Le jardin florentin est le seul vestige de l’immense jardin italien que Béatrice avait planté. Un grand escalier en fer à cheval contient un ange en marbre néoclassique dans sa niche. Philodendrons et jacinthes d’eau poussent dans ce jardin.

Le jardin de pierre
Un enclos ombragé en forme de quadrilatère, le jardin de pierre comporte des bas-reliefs et des gargouilles originaires de bâtiments civils ou religieux, à l’ombre d’un laurier de camphrier et d’un laurier de Californie. C’est un spectacle inhabituel qui se déroule sous vos yeux ici, une combinaison exquise d’œuvres d’art d’origines et d’époques diverses. C’est une collection disparate d’œuvres d’art qui n’ont pas trouvé place à l’intérieur de la villa: arches, fontaines, auvents, bas-reliefs du Moyen Age et de la Renaissance, gargouilles monstrueuses, grotesques de pierre, gnomes carnavalesques de Provence. Un figuier nain rampant serpente autour des colonnes et il y a une ambiance de sous-bois ici. Le meilleur moment pour visiter ce jardin est de février à avril pour voir les azalées, les camélias japonais, les rhododendrons, les fuchsias et les solandras inhabituelles.

Le jardin japonais
Le jardin japonais est connu sous le nom de « Cho-Seki-Tei », qui signifie « jardin où l’on peut calmement écouter le son agréable des vagues au crépuscule ». Dans ce « monde zen », l’eau est partout. Le jardin présente également des motifs apaisants tracés dans le sable blanc. Conçu et créé par le professeur Shigeo Fukuhara, ce jardin présente le pavillon traditionnel en bois, le pont, les lanternes et les bassins qui résonnent sur mille ans de tradition japonaise. Un étang avec un rivage de galets contient de belles carpes koï, qui sont très vénérées dans le pays du soleil levant.
Le jardin a été entièrement restauré au printemps 2016, grâce à l’intervention d’un sponsor, Nippon TV.

Le jardin exotique
Autrefois appelé le jardin mexicain, le jardin exotique a été presque détruit pendant les fortes gelées de 1985. C’est le royaume des plantes succulentes et des cactus gigantesques. Les différentes espèces d’agave, aux feuilles lisses ou épineuses, ont atteint une taille impressionnante au cours des années, tout comme les figues barbares qui s’effondrent sous le poids de leurs fleurs au printemps et l’échinocatus avec leurs barils épineux appelés «mère». les coussins de la loi « . Les grappes de fleurs oranges sur les aloès accentuent le caractère flamboyant de ce jardin, un contraste frappant avec l’atmosphère tamisée de la roseraie voisine. Ses chemins escarpés et sinueux vous transportent vraiment dans un monde différent.

Le jardin des roses
Ornant la pointe de l’éperon rocheux, la roseraie est un enchantement pour les sens. De nombreuses variétés remplissent l’air de leur parfum à cette extrémité du jardin, un coin spécial avec une niche en marbre ajouré et un petit temple hexagonal contenant en son centre une divinité gracieuse. Il y a une centaine de variétés de rosiers ici, dont l’une porte le nom de la Baronne. Le meilleur moment de l’année pour visiter cette partie du jardin est mai à juillet, quand les fleurs sont en pleine floraison et à leur plus parfumée.

Le jardin provençal
Les différents chemins du jardin provençal sont bordés d’oliviers et de pins courbés par le vent, la lavande et l’agapanthe.

Héritage:
La baronne ne restera qu’un peu dans la villa qu’elle abandonne à partir de 1916, après la mort de son mari.

Elle est morte à Davos (Suisse), le 7 avril 1934, à l’âge de 69 ans, d’une tuberculose pulmonaire galopante. Par testament et en l’absence de descendants, elle lègue la villa à l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France avec toute sa très importante collection d’objets d’art de plus de 5 300 pièces distribués dans ses différentes résidences pour créer un musée cela garderait « l’apparence d’un salon » dans l’esprit des musées Nissim-de-Camondo ou Jacquemart-André. Conformément à son souhait, les collections de la Baronne de son vivant ont été recueillies dans la villa et, à sa mort, ont été distribuées dans ses différentes résidences à Paris et sur la Côte d’Azur.

Depuis 1991, la gestion et le développement de la Villa et des jardins ont été confiés par l’Institut de France à Culturespaces.

Fonctionner:
L’Académie des Beaux-Arts, telle qu’elle est connue depuis 1803, est l’une des cinq académies qui composent l’Institut de France et couvrent la langue française, les sciences, les sciences humaines, la philosophie et les sciences politiques: Académie Française, Académie des Sciences, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et Académie des Sciences Morales et Politiques. Il est le successeur des académies séparées pour l’art, la musique et l’architecture: l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture (1648), l’Académie de Musique (1669) et l’Académie Royale d’Architecture (1671).

Le rôle de l’Académie des Beaux-Arts est de défendre et mettre en valeur le patrimoine artistique français et de promouvoir sa croissance dans toutes ses formes d’expression.

Afin de remplir sa mission de soutien à la créativité, l’Académie des Beaux-Arts propose des financements en France et à l’étranger sous différentes formes: remise de prix à des artistes émergents ou établis, organisation de concours, financement de résidences d’artistes et une nature artistique. Pour assumer ce rôle, elle gère ses actifs de dons et de legs et administre son important patrimoine muséal, notamment le Musée Marmottan Monet et la Bibliothèque Marmottan, la Fondation Claude Monet (Giverny) et la Villa Ephrussi de Rothschild (Saint-Jean-Cap-Ferrat ). Il maintient également une politique active de partenariat avec un vaste réseau d’institutions culturelles et de mécènes.

Événements:
La Villa Ephrussi de Rothschild organise chaque année la Journée des Peintres en juin. La Villa ouvre ses portes aux artistes qui veulent trouver leur inspiration et pratiquer leur art dans l’un des neuf jardins du site.

La villa est également l’emplacement du festival annuel d’opéra d’été Opera Azuriales.